Territoires du récit bref. De l'image dans la fiction à l'imaginaire en science-fiction
Cette série d’articles se propose d’illustrer certaines des spécificités du récit bref et ses rapports avec l’imaginaire dans quelques-unes des littératures européennes contemporaines. Le récit bref (incluant la nouvelle), genre narratif en perpétuelle réinvention, a été et reste, en raison même de sa plasticité, un terrain d’expérimentation où se reflètent les évolutions qui affectent l’ensemble des champs littéraire et artistique. Dans un premier volet, cette spécificité a incité les auteurs à adopter dans leurs analyses un angle d’approche intermédial, soit par l’étude des diverses manifestations de l’iconotexte, soit par celle de l’adaptation cinématographique du récit bref.
En explorant ces phénomènes d’hybridation et d’adaptation, cette réflexion témoigne du besoin continu de redéfinition d’un genre en mutation et du caractère protéiforme d’une forme d’écriture qui, plus que jamais, redéfinit ses frontières et ses enjeux dans des directions très variées. De fait, le processus de diversification du récit bref s’est également manifesté au cours du XXe siècle par un changement de paradigme littéraire avec l’adoption des registres de l’anticipation, de la science-fiction et de l’utopie. Le second volet s’intéresse à ce registre que l’on peut qualifier de visionnaire, où sont suscitées les représentations d’horizons lointains et de mondes nouveaux.
L’ensemble de ces articles est le fruit d’un séminaire mené entre 2014 et 2016 à l’Institut IRPALL de l’Université Toulouse-Jean Jaurès, portant sur le récit bref dans la littérature européenne contemporaine et qui a débouché sur une journée d’études en 2016.
Textes réunis par Yves Iehl et Jean Nimis
et mis en ligne avec le soutien de l'Université de Lausanne.
- Territoires du récit bref : présentation
Yves Iehl et Jean Nimis - Dessiner en racontant, ou la poétique «cosmicomique» d’Italo Calvino
Jean Nimis - «The Flight of Pigeons from the Palace» de Donald Barthelme ou la drôle de parade
Aurélie Delevallée - Adaptation littéraire et mise en image du monologue intérieur — Mademoiselle Else, roman graphique de Manuele Fior d’après la nouvelle d’Arthur Schnitzler
Yves Iehl - La Petite marchande d’allumettes (1928) — Du conte de fées d’Andersen à la féerie de l’expérimentation de Jean Renoir
Raphaëlle Costa de Beauregard - Les Traversées de Paris, scènes de genres
Marianne Vidal - Enjeux mémoriels du thème du retour
Marc Lavastrou - Káos : regards sur un tombeau poétique
Jean Nimis - Le prince Kassatzky au royaume des Deux-Siciles — Un intellectuel entre deux révolutions manquées
Philippe Ragel - La poétique du masque — De la «Nouvelle rêvée» d’Arthur Schnitzler au film de Stanley Kubrick, Eyes Wide Shut
Marie Bouchet et Yves Iehl - «Faire Lune la lune» : l’imagination scientifique d’Italo Calvino
Teresa Solis - «Tlön, Uqbar, Orbis Tertius» de Jorge Luis Borges : la création d’un monde et la recréation du monde
Dorianne Butruille - La nouvelle «Usher 2» de Ray Bradbury : de la science-fiction à une fiction de la science
Dorianne Butruille - Cyberchanges et démons thermodynamiques
Kinga Joucaviel - Une encyclopédie ouverte de savoirs situés : les story suites d’Angélica Gorodischer
Alexis Yannopoulos - Dysurbanité : énonciation et figures du seuil dans «Une brume si légère» de Sandrine Collette (2014)
Nathalie Vincent-Arnaud