A. Adler, Eclats des vies muettes. Figures du minuscule et du marginal dans les récits d'A. Ernaux, P. Bergounioux et F. Bon
Compte rendu publié dans Acta fabula : "Du minuscule & du marginal" par Mathieu Messager.
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Aurélie Adler, Eclats des vies muettes. Figures du minuscule et du marginal dans les récits d'A. Ernaux, P. Bergounioux et F. Bon
Paris : Presses Sorbonne Nouvelle, 2012.
EAN 9782878545722.
332 p.
Prix 25EUR
Présentation de l'éditeur :
Les récits de vie d'Annie Ernaux, Pierre Michon, Pierre Bergounioux et François Bon témoignent des figures oubliées de l'arbre généalogique et des laissés pour compte de la société contemporaine. En écho aux mutations épistémologiques des sciences humaines dans les années 1960-1970, ces quatre auteurs entendent écrire l’Histoire non plus du point de vue des hommes illustres, mais du point de vue des anonymes. La mise en récit des sans-voix participe d’un renouvellement des paradigmes de la narration dans les dernières décennies du XXe siècle. Les figures sans histoire semblent en effet induire des processus de réduction et de marginalisation du genre romanesque. La trame des vies muettes se déroule sur le mode de l’éclat, bribes de la mémoire ou jaillissement incisif d’un réel à vif. La ténuité des archives, le maintien d’un soupçon éthique et poétique quant à la reconfiguration narrative de ces vies réelles conduisent l’écrivain à délaisser les formes périmées du roman réaliste. Ils le poussent aussi à questionner l’écart social et culturel avec ces demi-autres, mués en autant de miroirs de soi en éclats. Travaillées d’hypothèses personnelles, analytiques ou fantasmatiques, ces narrations au genre hybride font apparaître une figure d’auteur problématique, latérale et brisée, nourrie d’une incertitude épistémique majeure. Ces identités narratives diffractées – personnages et auteurs – interrogent en retour l’histoire de la littérature, sa place et sa puissance de résistance dans la société d’aujourd’hui.
SOMMAIRE
Introduction.
Minuscule et marginal : émergence d'un paradigme
Éclats des vies muettes
PREMIERE PARTIE
DES FIGURES BRISÉES UN CHANGEMENT D'ÈRE CULTURELLE
Une France archaïque
Les figures minuscules des « pays »
La fabrique du personnage : une recollection de savoir-faire perdus
Lois du sol et du lignage
Le patois
Figures de l'anonymat urbain
La rupture de la modernisation
Solitudes des non-lieux
Figures prisonnières de la ville
Misères du monde moderne
François Bon : un univers à la dérive
Annie Ernaux : les nouvelles formes de pauvreté
DEUXIEME PARTIE
DES ÉCLATS DE SOI
Autobiographie, autofiction, récit de filiation
Pierre bergounioux : un sujet déchiré entre ignorance et connaissance
Entre dedans et dehors, une rupture problématique
Une épopée du savoir : entre la voix minuscule du doute et le devenir majuscule de l'oeuvre
Du différend des voix à la divergence des voies
Autoportrait en éclats : l’écriture réversible de Pierre Michon
Des figures prétextes
Une poétique de la transfiguration
Annie Ernaux : émiettement et consolidation du sujet auctorial
François Bon : le partage des voix
La place du sujet : une voix auctoriale en quête d’elle-même
Un engagement total de soi
TROISIEME PARTIE
RÉSISTANCES DE LITTÉRATURE
D’une littérature de la fin de la littérature
D’une grandeur perdue : démocratie et valeurs marchandes, un double affaissement du littéraire
Vers un amenuisement ou un renouvellement des formes narratives ? Un devenir majores ?
Pierre Michon : un auteur majuscule
Annie Ernaux : institutionnalisation d’une figure sur la défensive
Pierre Bergounioux : un encyclopédiste en retrait
François Bon : une figure de l’auteur en chantier
Conclusion
Bibliographie
Index