Questions de société

éditos

L'art d'être distrait

L'art d'être distrait

La distraction semble aujourd’hui un mal à éradiquer, à coups de psychotropes ou de méthodes miracles, pour atteindre un état de concentration absolue. Mais faut-il vraiment faire disparaître de nos vies les instants de rêverie et d’oisiveté ? N’y a-t-il pas, comme l’affirmait Montaigne, "une merveilleuse grâce à se laisser ainsi rouler au vent" ? Après Eloge des vertus minuscules (2023), les éditions Flammarion donnent la traduction d'un nouvel essai de Marina van Zuylen, L’Art d’être distrait. Se perdre pour se trouver : être distrait, comme l’ont compris de nombreux penseurs, c’est entrer dans un autre rapport au monde, moins sérieux, plus créatif, c’est vivre une forme de poésie intérieure propice au cheminement philosophique. Dans le sillage de Rousseau, Proust, Nietzsche ou encore Bergson, Marina van Zuylen célèbre avec une joyeuse érudition un véritable art d’être distrait. Fabula vous invite à feuilleter l'ouvrage…

(Dessin : Rutu Modan)

Les médias qui font écran

Les médias qui font écran

Le moment post-moderne

Le moment post-moderne

Les respect des p…

Les respect des p…

Pute est sans doute l'insulte la plus proférée à l'encontre des femmes. Si elle renvoie en premier lieu aux travailleuses du sexe, de manière très péjorative, elle est employée contre toutes les femmes, ce qui contribue à assimiler les unes aux autres. Fortes de ce constat, nombreuses sont les femmes qui entendent retourner ce stigmate et revendiquent fièrement être des putes, qu'elles soient travailleuses du sexe ou non. Mais d'où vient ce terme aussi vieux que le français ? Quelle est son histoire et celle des dizaines de mots qui gravitent autour de lui (ribaude, fillette, grande horizontale, cocotte, bitch, grue...) ? Que nous raconte son usage des mœurs, des mentalités, des tabous des différentes époques et des différents milieux sociaux ? Faut-il bannir ce mot et les autres insultes putophobes et misogynes ? Dans Pute. Histoire d'un mot et d'un stigmate (La Découverte), Dominique Lagorgette traque avec minutie les occurrences de pute et de centaines de locutions, plus ou moins fleuries, qui renvoient aux travailleuses du sexe dans les dictionnaires d'argot, les archives criminelles, les textes de fiction, les chansons ou les films.

(Photo. : À la Chapelle, Bovis Marcel, Paris, 1933)

Une bonne surprise

Une bonne surprise

Soulèvements (Ça va secouer)

Soulèvements (Ça va secouer)

Sous le titre Premières secousses, les éditions La Fabrique accueillent courageusement le premier volume publié par Les Soulèvements de la terre, qui vient manifester la volonté d’établir un véritable rapport de force en vue d'arracher la terre au ravage industriel et marchand : "Nous nous soulevons pour défendre les terres et leurs usages communs. Contre les méga-bassines, les carrières de sable, les coulées de béton et les spéculateurs fonciers, nous voulons propager les gestes de blocage, d’occupation et de désarmement, pour démanteler les filières toxiques. Nous nous soulevons parce que nous n’attendons rien de ceux qui gouvernent le désastre. Depuis des siècles, du nord au sud, des mouvements populaires se battent pour défendre une idée simple : la terre et l’eau appartiennent à tou·tes, ou peut-être à personne. Les Soulèvements de la terre n’inventent rien ou si peu. Ils renouent avec une conviction dont jamais nous n’aurions dû nous départir". Fabula vous invite à parcourir le sommaire et lire le début de l'ouvrage…

Rappelons la parution au Seuil du volume collectif déjà salué par Fabula : On ne dissout pas un soulèvement. 40 voix pour les Soulèvements de la Terre : loin des procès en "écoterrorisme", ce qui se joue autour des mouvements comme les Soulèvements de la Terre n’est rien d’autre que la bataille de ce siècle.

Silicium

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