Annulations de recrutements de maîtres de conférences ou de professeurs (Strasbourg, Aix, Clermont-Ferrand) - dossier màj 26/06/12
Une série d’annulations de recrutements de maîtres de conférences ou de professeurs alarme le milieu universitaire français. D’abord à la faculté de lettres de Strasbourg*, ensuite au département de philosophie de l’Université d’Aix-Marseille** et en histoire de l’art à Clermont-Ferrand. Ces récents événements viennent confirmer ce que l’on pouvait d’emblée craindre des effets de la réforme des universités initiée au moment de la loi dite LRU.
*Le Conseil d’administration de l'Université de Strasbourg, siégeant en comité restreint le 31 mai 2012, a décidé de ne pas valider la proposition de classement pour un poste de Professeur de littérature française du XVIème siècle (09-PR-4022). Le CA restreint aux enseignants-chercheurs (où ne siège aucun littéraire) a préféré interrompre le concours plutôt que d'entériner le choix du comité de sélection qui avait placé en tête, non le candidat local, mais les candidats qui lui paraissaient les plus qualifiés.
** Université d’Aix–Marseille 1, poste MCF 17 (n°4068), Philosophie et savoirs à l’époque classique et moderne. Il semble que le CA de l’Université d’Aix–Marseille 1, à l’instigation de certains membres du comité de sélection, mécontents du résultat, ait annulé le concours de recrutement.
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Lire les motions de protestation contre l'annulation de recrutement (26/06/12)
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Sur Fabula: "Pour une réforme des comités de sélection", par Claire Crignon et Véronique Le Ru (12 juin 2012)
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Lire sur Fabula le communiqué du comité de sélection de Strasbourg: Recrutement PR XVIe à l'université de Strasbourg : indignation du comité de sélection. Cette protestation rédigée par le comité a été adressée au président de l'université de Strasbourg et a depuis été signée par plus de 500 collègues. Elle continue à recueillir des signatures.
Pour signer cette pétition :
= indiquer son nom et ajouter dans la rubrique "commentaire" ses qualité, discipline et université de rattachement.
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Lire aussi sur Fabula: Affaire de Strasbourg: communiqué de Sud Education UdS -13/06/12.
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Lire encore "Réflexions sur l'élection de Strasbourg: que le moins cher gagne!", par E. Buron.
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Sur le blog Polared - 10 Juin 2012: « "Scandale" à l’Université de Strasbourg», par Pascal Maillard
Le mot circule sur de nombreuses listes professionnelles et l'affaire met en émoi le monde universitaire. L’annulation de l’élection d’un Professeur de Littérature française montre une fois de plus toute la nocivité de la loi LRU. Ses effets, conjugués avec l’état d’asphyxie financière des universités, conduit à des gels massifs ou des suppressions de postes. La loi LRU et tous les décrets qui en découlent doivent être abrogés au plus vite.
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Communiqué du Snesup-Fsu de l'Université de Strasbourg (09/06/12):
Le SNESUP-FSU a dénoncé, dès leur promulgation, le décret « comité de sélection » du 10 avril 2008 et le décret statutaire du 23 avril 2009. Conséquences directes de la loi LRU, ces décrets ne garantissent pas l’indépendance des enseignants-chercheurs et nuisent gravement à la collégialité et à la démocratie universitaires. Les dispositions de la loi LRU montrent un peu plus chaque jour leurs effets délétères, y compris sur les concours de recrutement des enseignants-chercheurs.
Lire la suite sur le site de Slu ou télécharger le pdf de ce communiqué du Snesup-Fsu de l'Université de Strasbourg.
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Sur le site de QSF:
De l’autonomie au localisme : un nouveau cas singulier de recrutement avorté (7 juin 2012)
Il arrive parfois que les Conseils d’administration d’universités bloquent la procédure de recrutement en refusant de transmettre au ministre compétent le nom du candidat classé en première position (ou la liste des candidats) par le comité de sélection lorsque le candidat local a été écarté par ce dernier.
C’est ce qui vient de se produire à l’Université de Strasbourg, qui a refusé de transmettre au ministère le classement opéré par un comité de sélection opérant dans le cadre de la procédure du recrutement dit du 46-3. Ce comité composé par des spécialistes reconnus de littérature française du XVIe siècle a donc vu sa décision désavouée, malgré les indiscutables qualités scientifiques des universitaires classés. Ce refus tient en réalité au fait que le candidat local n’avait pas été classé par le jury du concours au premier rang, contrairement à ce que semblaient espérer les instances dirigeantes de l’Université.
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Lire aussi le texte de Fabrice Meilleray “La L.R.U., facteur de développement du « localisme » dans les recrutements universitaires?”.