Compte rendu publié dans le dossier critique d'Acta fabula "Beckett, de mal en pis" (mars-avril 2013, Vol. 14, n° 3) : "Est‑il bien sûr que « Beckett » rime avec « poète » ?" par Jean-Michel Rabaté.
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Samuel Beckett, Peste soit de l'horoscope et autres poèmes
Traduit et présenté par Édith Fournier
Paris : Les Éditions de Minuit, 2012.
48 p.
7,50EUR
EAN 9782707322623
Présentation de l'éditeur :
Paris, juin 1930. Samuel Beckett loge encore rue d’Ulm dans la turne qu’il occupe depuis deux ans en tant que lecteur d’anglais à l’École Normale Supérieure, et qu’il devra bientôt quitter à la rentrée d’octobre.
Il apprend tardivement, le jour même de la date limite fixée pour le dépôt des textes, qu’un concours pour le meilleur poème de moins de cent vers ayant pour sujet le temps, a été proposé par Richard Aldington et Nancy Cunard qui dirigent à Paris les éditions en langue anglaise Hours Press. En quelques heures, il écrit Whoroscope, poème de quatre-vingt-dix-huit vers sur la vie de Descartes, telle qu’elle fut décrite en 1691 par Adrien Baillet. Il achève ce poème en pleine nuit, va le glisser dans la boîte à lettres de Nancy Cunard avant l’aube, et il remporte le concours. Whoroscope sera publié en septembre 1930 sous la forme d’une plaquette ; c’est la première publication séparée d’une œuvre de Samuel Beckett.
Ce poème présente un intérêt plus anecdotique que purement littéraire. On y décèle la hâte de l’écriture, le goût encore estudiantin du jeune homme de vingt-quatre ans, friand de canulars et de calembours, pour un style volontairement obscur et biscornu, son attrait espiègle pour les jeux de mots saugrenus et les parodies cocasses (telle, en 1931, Le Kid, sa parodie du Cid). Cependant on y discerne également la vaste étendue de sa culture, aussi bien scientifique que littéraire et philosophique.