Appel à communications
Colloque « Jean Prévost »
Co-organisé par l’association Les Amis de Jean Prévost
et la Chaire de recherche du Canada sur le roman moderne (UQAC)
Commémoration du 70e anniversaire
de la disparition de l’écrivain et du journaliste (1901-1944)
Le colloque se tiendra à Paris
les 5 et 6 décembre 2014.
Jean Prévost le multiple : son ami Pierre Bost le définissait ainsi. Sa mort précoce alors qu’il résistait les armes à la main dans le Vercors sous le nom de capitaine Goderville a privé les lettres françaises d’un auteur de talent prometteur, « mort au milieu de sa course », qui a laissé tout un corpus à étudier.
En effet, il a publié en 20 ans une trentaine d’ouvrages et plus d’un millier d’articles. Le normalien, ancien élève d’Alain, a toujours vécu de sa plume. Il est aussi un intellectuel et un humaniste visionnaire : si les auteurs de son époque étaient de leur temps, lui parle aujourd’hui du nôtre, grâce à sa lucidité, à sa curiosité, à sa modernité.
Il obtient le Grand Prix de littérature de l’Académie française en 1943 pour La Création chez Stendhal.
« Il ne faut pas considérer l’auteur des Frères Bouquinquant, a écrit Roger Nimier à son propos, comme un écrivain mort trop jeune, qui n’a pas trouvé toute son audience, mais comme un prix Nobel en puissance et le maître d’une génération. »
Ecrivain-né, Prévost disait de lui-même : « Je suis un homme de lettres auquel les lettres ne suffisent pas... »
Cette œuvre protéiforme couvre plusieurs champs aux thématiques variées, au point que l’on a pu écrire qu’il fût un polygraphe.
Le colloque propose d’examiner trois champs d’intervention :
— Les amis de Jean Prévost d’hier et d’aujourd’hui
Au cœur du milieu littéraire et de l’intelligentsia parisienne, Prévost fréquente des lieux de sociabilité comme les Décades de Pontigny, La Maison des amis du livre d’Adrienne Monnier, La Nouvelle Revue française...
Parmi ses relations et amitiés : Alain, André Beucler, Pierre Bost, Antoine de Saint-Exupéry, Jacques Rivière, André Gide, Jean Schlumberger, Valery Larbaud, Ramon Fernandez, Jean Giraudoux, Roger Martin du Gard, François Mauriac, Ernest Hemingway, Paul Valéry, André Chamson, Jean-Richard Bloch, Jules Romains, Jean Paulhan, Georges Duhamel, Romain Rolland, Jacques Robertfrance, Philippe Soupault...
Autant de lieux, de liens, de rencontres et de correspondances à étudier
— L’actualité de la production intellectuelle de Jean Prévost
Pourquoi relire Jean Prévost ? Son œuvre de critique, d’essayiste, de traducteur, de préfacier demeure largement méconnue et sous-évaluée en dépit de sa grande qualité et de son intérêt aujourd’hui, comme en témoigne la parution récente de l’anthologie Ni peur ni haine, recueil des articles parus dans l’hebdomadaire Pamphlet.
Différentes thématiques traversent la production intellectuelle de Jean Prévost, parmi celles-ci : le sport, l’architecture, la spéculation philosophique, le cinéma, l’éducation, le pacifisme, la critique littéraire, la politique...
Elles s’expriment aussi bien par des essais : Plaisirs des sports ; Polymnie ou les arts mimique ; Essai sur l’introspection ; Nous marchons sur la mer ; Histoire de France depuis la guerre ; La Terre est aux hommes ; Usonie, esquisse de la civilisation américaine ; Apprendre seul (Guide de culture personnelle) ; Les Caractères... que par des articles parus dans différents périodiques.
D’autres sujets peuvent être envisagés en raison de l’implication de Prévost dans certaines revues comme La NRF (282 contributions), Europe ou Le Navire d’argent, La Revue des vivants ou Confluences... ou bien la réception critique des œuvres de Jean Prévost.
— Lecture de l’œuvre de fiction de Jean Prévost
Son importante œuvre de romancier et de nouvelliste a été très peu étudiée. Cette œuvre comprend les romans Merlin, Les Frères Bouquinquant, Rachel, La Chasse du matin, Le Sel sur la plaie ; le recueil Lucie Paulette. Le contexte de production de ces textes, leur valeur sociologique, les enjeux thématiques et formels qui les caractérisent, les liens intertextuels qu’ils tracent, sont autant de pistes parmi d’autres qui peuvent être explorées.
Modalités
Toute proposition de communication (une quinzaine de lignes + une courte notice biographique) doit être soumise à Emmanuel Bluteau (emmanuel-bluteau@orange.fr) et à François Ouellet (francois_ouellet@uqac.ca) avant le 30 mai 2014.