Corps parlant, corps vivant. Réponses littéraires et théâtrales aux mutations contemporaines du corps
Corps parlant, corps vivant
Réponses littéraires et théâtrales aux mutations contemporaines du corps
Colloque international, Université de Louvain (Louvain-la-Neuve, Belgique)
15-17 mai 2014
Sous la direction de Jonathan Chatel et Pierre Piret
La littérature et le théâtre n’ont cessé d’interroger les discours sur le corps. En première analyse, leur domaine d’élection est celui du corps culturel, pris dans les filets du symbolique. Mais, plus fondamentalement, c’est la dialectique du corps parlant et du corps vivant que les écrivains, les poètes, les comédiens, les metteurs en scène questionnent à leur façon. Ainsi, la modernité littéraire et théâtrale s’est notamment construite sur l’utopie d’un corps vivant, elle-même condition d’un art vivant. Plus largement, on peut affirmer que la littérature et le théâtre ont toujours appréhendé le corps dans toute sa complexité, pensant l’articulation des corps pulsionnel, signifiant et imaginaire.
Or, la société contemporaine, marquée par la montée au zénith du discours de la science, a conduit à une redéfinition fondamentale du corps en touchant à la corrélation des deux corps parlant et vivant. Le discours de la science dissocie, en somme, les deux corps, au profit du corps biologique. La relation de l’humain à son corps s’en trouve modifiée : elle n’est plus rapportée au registre de l’être, mais à celui de l’avoir. Le corps est un capital à gérer au mieux ; il doit être fonctionnel et source de bien-être ; il est démontable et réparable par morceaux (greffes, prothèses…) ; autonome (à l’égard du sujet qui le « possède »), il est connaissable, non plus au travers du ressenti du sujet (du patient), mais via quelque appareillage technique (imagerie médicale…).
La question du corps est en pleine mutation, chacun en a l’intuition, mutation qui suscite les jugements de valeur les plus variés. Les sciences humaines et la philosophie tentent d’appréhender cette mutation dans toute sa complexité. Il en va de même pour la littérature et le théâtre : la question du corps et le travail des corps irriguent les démarches, aussi diverses soient-elles, des écrivains et des artistes, qui répondent chacun singulièrement à la prise du discours de la science sur les corps contemporains, soulignant aussi bien ses effets créateurs que ses dérives aliénantes.
Comité organisateur
Elisabeth Castadot (aspirante FNRS-UCL), Jonathan Châtel (professeur à l’UCL), Manon Delcour (assistante à l’UCL), Véronique Lemaire (professeur invitée à l’UCL), Estelle Mathey (assistante à l’UCL), Isabelle Ost (professeur aux FUSL), Pierre Piret (professeur à l’UCL), Alice Richir (aspirante FNRS-UCL), Laurent Van Eynde (professeur aux FUSL).
Comité scientifique
Jonathan Châtel (professeur à l’UCL), Amos Fergombé (professeur à l’université d’Arras), Sandrine Lepors (maître de conférences à l’université d’Arras), Catherine Naugrette (professeur à Paris 3-Sorbonne nouvelle et à l’UCL), Pierre Piret (professeur à l’UCL), Arnaud Rykner (professeur à Paris 3-Sorbonne nouvelle), Jean-Pierre Sarrazac (professeur émérite à professeur à Paris 3-Sorbonne nouvelle et à l’UCL), Luk Van Den Dries (professeur à l’université d’Anvers)
Programme
Jeudi 15 mai
9h00 : Accueil des participants
9h15 : Ouverture du colloque par Jonathan Châtel et Pierre Piret
Session 1 : Corps parlant, expressivité du corps (présidence : Pierre Piret)
9h30 : Jean-Pierre Sarrazac (Paris 3-Sorbonne Nouvelle et Louvain-la-Neuve)
Corps gestuel, corps viscéral dans Terres mortes de Franz Xaver Kroetz
10h00 : Claude Murcia (Université Diderot-Paris 7)
Corps et totalitarisme : 7 jours, 7 nuits, de Joel Cano
10h30 : Pause
11h00 : Knut Ove Arntzen (Université de Bergen, Norvège)
Le degré zéro de l´acteur et le théâtre du recyclage dans les groupes du projet depuis 1990
11h30 : Jonathan Châtel ((Université de Louvain-la-Neuve)
Tout le ciel au-dessus de la terre d’Angelica Liddell : comment mettre en scène la « mère morte » ?
12h00 : Synthèse
13h00 : Repas
Session 2 : Corps et discours du temps (présidence : Jonathan Châtel)
14h30 : Marc Crommelinck (Université de Louvain-la-Neuve)
Le corps au prisme des neurosciences
15h00 : Manon Delcour (Université de Louvain-la-Neuve)
Soustraction du corps et malaises contemporains dans l’œuvre d’Hélène Lenoir
15h30 : Véronique Lemaire (Université de Louvain-la-Neuve)
« Corps et pouvoir » ou le corps du temps
16h00 : Pause
16h30 : Élisabeth Castadot (Université de Louvain-la-Neuve)
Corps vieillissant, corps désirant : parades féminines dans Marrakech, Cauchemars et fantasmes d’une femme au seuil de la ménopause
17h00 : Jean-Pierre Verheggen (écrivain)
Mon cher ami, mon vieil amas
17h30 : Synthèse
Vendredi 16 mai
Session 3 : Corps et identification (présidence : Catherine Naugrette)
9h00 : Jean Florence (Université de Louvain-la-Neuve)
L’autre corps
9h30 : Sylvain Diaz (Université de Strasbourg)
Des corps en crise : Lars Norén, Crises (1994)
10h00 : Nathalie Gillain (Université de Namur)
Ecuador (Henri Michaux, 1929), l’écriture sans (re)tenue (Ou comment l’exploration du corps organique défait la voix du diariste)
10h30 : Pause
11h00 : Estelle Mathey (Université de Louvain-la-Neuve)
Anatomie, dissection et réinvention du corps chez Jacques Rebotier
11h30 : Pierre Piret (Université de Louvain-la-Neuve)
Mutations du corps ou l’autre crise du personnage
12h00 : Synthèse
13h00 : Repas
Session 4 : Virtualisation, disparition (présidence : Jean Florence)
14h30 : Amos Fergombé (Université d’Artois)
Qui va là ? Présence et trouble de la figure humaine
15h00 : Peter Missoten (collectif Filmfabriek)
En se perdant sur scène
15h30 : Yannick Butel (Université d’Aix-Marseille)
Corps spectral et corps vivant
16h00 : Pause
16h30 : Sandrine Le Pors (Université d’Artois)
Le petit corps et l’in-fans dans trois créations d’Ilka Schönbein
17h00 : Marcel Freydefont (ENSA Nantes et Louvain-la-Neuve)
Prothèse, topos et logos
17h30 : Synthèse
Samedi 17 mai
Session 5 : Corps organique, corps symbolique (présidence : Amos Fergombé)
9h00 : Denis Cerclet (Université Lumière-Lyon 2)
La parole comme geste ou l’expression du vivant
9h30 : Claire Gillie (Université Diderot-Paris 7)
Parler à son corps défendant. La voix sur la corde raide
10h00 : Michaël Delaunoy (Rideau de Bruxelles)
Pour un théâtre textuel et corporel (titre provisoire)
10h30 : Pause
11h00 : Catherine Naugrette (Paris 3-Sorbonne Nouvelle et Louvain-la-Neuve)
Beckett, l’exhibition des visages
11h30 : Alice Richir (Université de Louvain-la-Neuve)
Les maux / mots du corps. Poétique du « désengluement » dans Nous deux de Nicole Malinconi
12h00 : Nicole Malinconi (écrivain)
Corps et cris. Corps écrit
12h30 : Synthèse et conclusions du colloque
13h30 : Repas de clôture
Lieu
Théâtre de Blocry
Place de l'Hocaille, 4
1348 Louvain-la-Neuve
Belgique
Accès : voir le site de l’UCL
Renseignements et inscriptions