Essai
Nouvelle parution
D. Rabaté, La Passion de l'impossible. Une histoire du récit au XXe siècle

D. Rabaté, La Passion de l'impossible. Une histoire du récit au XXe siècle

Publié le par Université de Lausanne

Compte rendu publié dans Acta fabula (mai 2019, vol. 20, n°5) : "Le récit ou l'essai d'autre chose", par Laurent Zimmermann.

 

Dominique Rabaté

La Passion de l'impossible. Une histoire du récit au XXe siècle.

Librairie José Corti, Les Essais, 2018
 

Date de parution : 04/10/2018
Editeur : Corti (Editions José)
Collection : les essais
ISBN : 978-2-7143-1201-3
EAN : 9782714312013
Nb. de pages : 253 p.

 

L’objectif de ce livre est de comprendre pourquoi et comment une certaine histoire de la modernité littéraire s’est jouée en France dans un rapport paradoxal mais fécond avec l’idée d’une littérature impossible. Amorcée par Mallarmé et Rimbaud du côté de la poésie, c’est dans la prose narrative que cette recherche se poursuit selon le double patronage de Monsieur Teste de Valéry et de Paludes de Gide. Dans ce sillage, c’est une histoire du « récit » qui se dessine puisque nombre d’écrivains de premier plan se détournent bien du roman, dont ils aggravent la crise, mais sans renoncer à une forme de relation de ce qui interdit une narration classique ou heureuse. C’est cette relation à l’impossible, qui se fait même relation de l’impossible, que cet essai envisage sur l’ensemble du vingtième siècle.

Il s’agit donc de dégager un paradigme de ce qu’on nommera « récit » (anagramme révélateur du mot « écrit »), d’en suivre les formes riches et différentes – à travers le surréalisme, selon l’inflexion que lui imposent Bataille et Blanchot, ou dans les vertiges de la voix du côté de Beckett – jusqu’à une sorte d’épuisement de cette recherche qui aura marqué le vingtième siècle, quand le poncif et le pathos de l’impossible se font clichés d’une modernité absorbée par son miroir réflexif. Nous sortons sans doute d’une certaine manière de cette époque dont il faut alors justement mesurer le chemin, les impasses comme les extraordinaires ambitions, pour comprendre le legs dont hérite notre temps.

Après avoir posé l’hypothèse du récit, j’en retrace, dans la première partie, le parcours dans une histoire qui en propose les scansions essentielles et les éléments de définition négative. La deuxième partie s’attache à une suite d’études de cas (Bataille, Thomas, Blanchot et Beckett) qui s’intéressent à l’espace paradoxal de l’énonciation de ces textes.

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