Compte rendu dans Acta Fabula: La fabrique d'un secret, par Laurent Margantin.
Étienne Germe, Segalen, l'écriture, le nom. Architecture d'un secret
Presses Universitaires de Vincennes
coll. "L'Imaginaire du Texte", 2001.
225 p. 22,87 €.
Quatrième de couverture:
Le nom de Victor Segalen a une histoire dont la biographie nous livre le secret, mais les textes de l'écrivain n'en ont jamais rien dit. Car Segalen est parti à la rencontre des civilisations maori et chinoise, et il a composé son oeuvre propre à travers la culture de l'autre : Les Immémoriaux, Stèles, Le Fils du Ciel, René Leys sont à l'articulation de deux mondes, l'étranger et le familier. C'est dans cet exotisme que pourrait être à lire sans cesse la même narration dissimulée, celle dont le nom de l'auteur est le dépositaire.
Luvre de Segalen ne serait-elle pas l'architecture d'un secret, un exercice funéraire construisant le tombeau d'un corps qui doit disparaître ? Ne serait-ce pas l'histoire d'un nom qui s'écrirait, ici, d'autant plus insistante qu'il lui faut demeurer silencieuse ? Ce livre montre comment l'écriture de Segalen invente une exobiographie : trouvant dans d'autres cultures, de Chine ou de Polynésie, la syntaxe d'une parole qui ne peut se dire autrement.