Référence bibliographique : Écrire la sculpture (XIXe-XXe siècles): enregistrements en ligne, , 2012.
Les enregistrements du colloque Écrire la sculpture (XIXe-XXe siècles), qui s'est tenu du 16 au 18 juin à l'École normale supérieure et à la Maison de la recherche sont à présent disponsibles en ligne:
- sur le site Savoirs en multimédia pour la journée du 16 juin.
- sur le site de l'équipe pour les journées du 17 et 18 juin.
Écrire la sculpture (xix-xxe siècles) - 16-18 juin 2011
organisé par Ivanne Rialland sous la responsabilité scientifique de Michel Murat
Équipe « Littérature française, XIXe-XXI siècles » (EA4503) - Paris-Sorbonne
Département Littérature et Langages - ENS Ulm
Avec le soutien du Centre André Chastel, de l'INHA et de l'École doctorale III de l'université Paris-Sorbonne.
Alors que, depuis le xixe siècle, le poète et le peintre font figure d'alliés substantiels, pour reprendre la célèbre expression de René Char, la sculpture semble avoir été étrangement négligée par les écrivains. L'abondance des écrits suscités par l'oeuvre de Rodin ou de Giacometti paraît ainsi une exception remarquable. Ce relatif dédain correspond à celui du public, la rareté des textes critiques reflétant alors une réalité du goût et du champ artistique. Mais au-delà, il faut s'interroger sur ce qui, dans la sculpture, peut limiter l'accès à la parole et, au contraire, sur ce qui sauve certaines oeuvres du silence critique. La matérialité et l'échappement à l'ordre temporel qu'est celui du discours paraissent d'abord repousser l'écrit. Art spatial contre art temporel : c'est là l'opposition posée par Lessing, et la sculpture représente un défi plus grand encore pour l'écriture que la toile peinte. Bien souvent, critiques d'art professionnels ou écrivains temporalisent la sculpture, la déploient par la description ou la narration, déclinant ses aspects ou racontant la fable dont elle fige un moment : vivante et mouvante, la sculpture danse, jaillit, tourne sous la plume. Mais parfois, le regard s'affronte à sa dureté, s'y heurte et s'y déchire, fasciné ou horrifié : sa résistance vient alors incarner une étrangeté radicale, inquiétante révélation d'un autre. La sculpture, ce tangible, cet immobile, semble toujours produire un déplacement du verbe, s'y faisant objet invisible, dont le nom même finit par échapper.
16 juin: École Normale Supérieure, 45 rue d'Ulm 75005 Paris, Amphi Rataud
Accueil : Michel Murat
La statue, en son lieu
Présidence : Michel Murat
Thierry Dufrêne (Université Paris Ouest Nanterre), « Écrire la sculpture en son lieu »
Louis Gevart (Université Paris Ouest Nanterre), « Le jardin de la sculpture moderne dans les écrits d'Abraham Marie Hammacher (1897-2002) »
Discussion et pause
La sculpture se met en mouvement
Présidence : Dominique Vaugeois
Dominik Brabant (Ludwig-Maximilians-Université, Munich), « Ce qui rend possible la "vie" des sculptures rodiniennes : Rainer Maria Rilke, Georg Simmel et Leo Steinberg à la recherche de l'origine du mouvement dans la sculpture moderne »
Delphine Vernozy (Université Paris-Sorbonne), « L'adaptation de la sculpture à la scène chorégraphique: réception critique »
Claire Gheerardyn (Université de Strasbourg), « Quand la statue descend du piédestal. L'écriture fictionnelle du socle dans la poésie et les textes narratifs, xixe et xxe siècles »
Discussion
17 juin: Maison de la recherche, 28 rue Serpente 75006 Paris, Salle D035
Sculpter par le verbe
Présidence : Daniel Delbreil
Claire Barbillon (Université Paris Ouest Nanterre/École du Louvre), « L'oeuvre sculptée par le texte »
Antoinette Le Normand-Romain (INHA), « "Entre deux coups de ciseau" : quand les sculpteurs parlent de la sculpture, à partir des autographes de la bibliothèque de l'INHA (collection Jacques Doucet) »
Discussion
La plume et le ciseau
Présidence : Antoinette Le Normand-Romain
Anne Reverseau (Université Paris-Sorbonne/Université Paris Ouest Nanterre), « Segalen et la statuaire chinoise : entre photographie et poésie »
Dominique Vaugeois (Université de Pau et des Pays de l'Adour), « André Malraux : le non-lieu de la sculpture »
Variations critiques
Présidence : Dominique Vaugeois
Thierry Laugée (Université Paris-Sorbonne), « Henry Jouin et David d'Angers, une correspondance posthume entre un maître et son élève »
Florence Botello (Université Paris-Sorbonne), « Écrire sur les sculptures de Versailles au xixe siècle »
Ivanne Rialland (Université Paris-Sorbonne/IUT de Marne-la-Vallée), « "Germaine Richier, ah ! oui, les mantes religieuses" : Germaine Richier et la critique »
17h : Rencontre avec le sculpteur Jean-François Coadou, animée par Alain Paire, galeriste
18 juin: Maison de la recherche, 28 rue Serpente 75006 Paris, Salle D035
Perspectives modernistes
Présidence : Claire Barbillon
Daniel Delbreil (Université Sorbonne nouvelle-Paris III), « Statue et statut du poète dans l'oeuvre d'Apollinaire »
Jacqueline Gojard (Université Sorbonne nouvelle-Paris III), « André Salmon poète de "l'Art vivant " au service de la "Jeune Sculpture" en France »
La sculpture et la presse
Présidence : Françoise Levaillant
Fabienne Fravalo (Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand II/Neuchâtel), « La sculpture dans la revue Art et Décoration au tournant du xxe siècle : approches et enjeux d'un art décoratif »
Corine Girieud (Université Paris-Sorbonne), « Écrire la sculpture en vue d'une synthèse des arts »
Sculpture et idéologie
Présidence: Claire Barbillon
Clélia Simon (Université Paris-Sorbonne/Université Toulouse-Le Mirail), « L'écriture de l'image sculptée du Christ au xixe siècle »
Julie Verlaine (Université Paris I), « La sculpture a-t-elle un genre ? Sur quelques "Dames de Fer" du xxe siècle, de Germaine Richier à Louise Bourgeois »
L'objet invisible
Thierry Dufrêne
Françoise Levaillant (CNRS), « Écrire, décrire, photographier : la sculpture dans la revue Documents »
Sophie Lemaître (Université de Cergy-Pontoise), « La sculpture, "objet invisible" dans les écrits surréalistes sur l'art »
Laurence Corbel (Université Paris I/Université Rennes 2 Haute Bretagne), « Repenser la sculpture dans l'art des années soixante : enjeux théoriques et sémantiques d'une "dé-définition" »
Clôture du colloque