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Écriture des origines/Origines des écritures: mémoires et histoires dans l'œuvre récente d'Hélène Cixous

Écriture des origines/Origines des écritures: mémoires et histoires dans l'œuvre récente d'Hélène Cixous

Publié le par Perrine Coudurier (Source : Evelyne Ledoux-Beaugrand)

Colloque

Ecriture des origines/Origines des écritures: mémoires et histoires dans l'œuvre récente d'Hélène Cixous

Les 11 et 12 mai 2017 à l’Université d’Anvers (Belgique)

Conférence plénière d’Hélène Cixous à l’Institut des études juives de l’Université d’Anvers (IJS), le jeudi 11 mai, suivie d’une réception

Ecrivaine de la vie/du vivant insaisissable, Hélène Cixous présente une œuvre riche et diversifiée qui « se situe au-delà de toute frontière, en dehors de toute définition arrêtée par rapport aux genres littéraires ou sexuels, à l’appartenance nationale et même linguistique » (Segarra, 2003). Elle explore les lieux de l’entre, au croisement des disciplines, dans une ouverture à un tissage de voix avec d’autres auteurs/autrices et penseurs/penseures. Depuis quelques années, surtout depuis Or (1997), les expérimentations formelles propres à l’avant-garde littéraire, dont elle reste l’une des grandes figures contemporaines, cède le pas à une modalité d’écriture à caractère plus référentiel, plus explicitement autobiographique, qui se penche sur les destins et les legs familiaux dans leur rapport avec les grands moments de l’histoire du XXe siècle. Cixous publie effectivement plusieurs récits de filiation qui ont pour pivot des figures familiales (dont le père, la mère, le frère, la grand-mère, l’enfant mort) ainsi que les multiples filiations et racines dont est tissée son identité complexe d’écrivaine juive algérienne vivant en France. Aux marqueurs récurrents que sont, dans son œuvre, l’algériance, la judéité et la féminité s’ajoute désormais, avec la parution au printemps de Gare d’Osnabrück à Jérusalem (2016) et d’Une autobiographie allemande (avec Cécile Wajsbrot, 2016), l’exploration d’un héritage allemand qui avait affleuré dans ses écrits précédents, notamment dans Osnabrück (1999) et dans Benjamin à Montaigne (2001).

Si les marqueurs (algériance, féminité et judéité) constituent toujours les principaux lieux d’interrogation de son œuvre, ce séminaire explorera les manières diverses dont l’écriture de Cixous se meut aux entrecroisements pluriels d’origines tout aussi multiples. L’origine, qui s’y donne comme point de départ, nomme également ce qui s’origine de certains départs dès lors qu’on (se) défait des mythes de l’origine. L’analyse de ces croisements sera aussi l’occasion de questionner les mémoires croisées (post/coloniales, post-Shoah) dans l’écriture cixousienne. Aussi, les jonctions et articulations avec d’autres arts (peinture, photographie, sculpture, musique), les projets de co-écriture (dont Voiles avec Derrida, 1998, et Insurrection de la poussière avec Adel Abdessemed, 2014), les sutures des différents allers-retours entre familles (famille tout court, famille de langues, famille d’auteurs), les pratiques mémorielles en France comme en Allemagne et en Algérie, et d’autres aspects encore, seront débattus dans des communications en français.

Les personnes intéressées sont priées d’envoyer leur proposition de communication (d’environ 250-300 mots) accompagnée d’une courte note biobibliographique et de leurs coordonnées et affiliation à l’adresse ijs@uantwerpen.be au plus tard le 30 août 2016.

Comité d’organisation : Kathleen Gyssels (Université d’Anvers), Evelyne Ledoux-Beaugrand (Université de Gand) et Christa Stevens (Amsterdam University College)