"Grève étudiante au Québec: Les étudiants sont aussi des acteurs sociaux", par Pierre-Luc Brisson, mars 2015
Grève étudiante au Québec : Les étudiants sont aussi des acteurs sociaux
Pierre-Luc Brisson, VOIR, 23 mars 2015
C’est donc aujourd’hui que débutait, dans de nombreux campus universitaires, la première journée de deux semaines de grève étudiante, aboutissement de plusieurs semaines d’assemblées générales dans de nombreuses régions du Québec, comme un rappel des grandes manifestations qui avaient marqué le Printemps érable. Ils étaient aujourd’hui près de 50 000 étudiants en débrayage et d’autres votes restent encore à venir. Les visages sont parfois les mêmes, de nouveaux se sont joints au mouvement, le carré rouge a refait son apparition le temps d’un printemps qui a encore des allures d’hiver, alors qu’on défilait bien souvent en t-shirt dans les rues de Montréal en mars 2012. Si l’ampleur du mouvement et sa cohésion, tant politique qu’organisationnelle, ont peu à voir jusqu’à maintenant avec la force du mouvement étudiant d’il y a trois ans (près de 316 000 étudiants étaient à l’époque en débrayage au plus fort des manifestations), les discours des commentateurs de la droite québécoise, eux, n’ont pas beaucoup changé. Infantilisation, appel aux mesures musclées afin de forcer le retour en classe, quitte à contourner les votes par le recours aux tribunaux : on refuse de considérer les étudiants comme des acteurs sociaux à part entière.