« Littérature »: Où allons-nous ?
(Lire la synthèse du colloque suivie de la retranscription d'un débat de l'équipe Transitions)
3, 4 et 5 octobre 2012, Centre Censier
13, rue de Santeuil 75005 Paris
Salle Las Vergnas
Mercredi 3 octobre
13h30 Accueil
ABUS DE LANGAGE, ILLUSION DE CONTINUITE ? AVANT LA REVOLUTION, (Présidence : François Cornilliat, Rutgers University)
14h-14h55 Interventions
Jacqueline Cerquiglini-Toulet, Université Paris – Sorbonne
Michel Magnien, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
Michel Jourde, École Normale Supérieure de Lyon
Mathilde Bombart, Université Jean Moulin - Lyon 3
Jean-Paul Sermain, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
14h55-16h Discussion générale
APRES LA REVOLUTION, (Présidence : Jérôme David, Université de Genève)
16h30-17h25 Interventions
Myra Jehlen, Rutgers University
Jacques Rancière, Université Paris 8 - Saint-Denis
Jean-Nicolas Illouz, Université Paris 8 - Saint-Denis
Jean-Louis Jeannelle, Université Paris - Sorbonne
Oana Panaïté, Indiana University - Bloomington
17h25-18h30 Discussion générale
Jeudi 4 octobre
9h30 Accueil
DISLOCATION DU CORPUS ?, (Présidence : Claire Badiou-Monferran, Université Nancy 2)
10h-10h45 Interventions
Bill Burgwinkle, University of Cambridge
Nathalie Dauvois, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
Florence Dumora, Université Paris Diderot - Paris 7
Nicholas White, University of Cambridge
10h45-12h Discussion générale
ATTENTION : Les deux sessions de l’après-midi ont lieu au Grand amphithéâtre de l'Institut du Monde anglophone 5, rue de l'Ecole de médecine 75006 Paris.
DISLOCATION DES METHODES ?, (Présidence : Sarah Nancy, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)
14h-14h45 Interventions
Francis Goyet, Université Stendhal - Grenoble 3
Emma Gilby, University of Cambridge
Uri Eisenzweig, Rutgers University
Pierre Bayard, Université Paris 8 - Saint-Denis
14h45-16h Discussion générale
DISLOCATION DE LA DISCIPLINE ?, (Présidence : Marie-Hélène Boblet, Université Caen)
16h30-17h15 Interventions
Ullrich Langer, University of Wisconsin - Madison
Johannes Türk, Indiana University - Bloomington
Catherine Croizy-Naquet, Université Sorbonne Nouvelle - Paris
Martin Rueff, Université de Genève
17h15-18h30 Discussion générale
Vendredi 5 octobre
9h Accueil
LA TRANSMISSION... DE QUOI ?, (Présidence : Hélène Merlin-Kajman, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)
9h30-10h25 Interventions
Florence Goyet, Université Stendhal - Grenoble 3
Marc Hersant, Université Jean Moulin - Lyon 3
Claude Mouchard, Université Paris 8 - Saint-Denis
Catherine Coquio, Université Paris Diderot - Paris 7
Carole Allamand, Rutgers University
10h25-12h30 Discussion générale
CONTACTS
Hélène Merlin-Kajman : Helene.Merlin-Kajman@univ-paris3.fr
François Cornilliat : fracorn@rci.rutgers.edu
Contact Transitions : contact@mouvement-transitions.fr
Est-ce par un abus de langage depuis longtemps constaté et documenté, ou par habitude, par pesanteur institutionnelles, que l’on continue à parler de « littérature » pour désigner un corpus de textes écrits avant la Révolution française et identifiés anachroniquement comme « littéraires » à partir de la mutation sémantique et institutionnelle du nom et de l’adjectif depuis la fin du XVIIIe siècle ? Est-ce par un autre abus, ou par habitude, que l’on continue à parler de « littérature » au sens hérité de cette mutation, à propos de ce qui s’écrit, se lit, s’enseigne aujourd’hui, fût-ce pour déplorer son détournement, son déclin, son décès, et ceux de la culture dont elle constituerait le coeur ? En supposant que nous soyons en train de sortir d’une conception de la « littérature » qui, pendant deux siècles, servait entre autres choses à coopter des textes antérieurs à son avènement, avons-nous affaire à la dislocation irrémédiable d’un corpus encore appelé « littéraire », du plus ancien au plus contemporain, ou à sa recomposition, et sous quel nom ?
Notre colloque voudrait lancer une réflexion commune sur ces questions, qui engagent notre façon de concevoir aussi bien notre enseignement que les relations épistémologiques que supposent, maintiennent, ou interrogent les chercheurs en « littérature » spécialisés dans l’étude de différentes périodes, de la plus ancienne à la plus contemporaine.
Nous souhaiterions que ces spécialistes se demandent non seulement ce qu’ils entendent par « littérature » dans leurs domaines respectifs (ou s’ils entendent encore, ont besoin d’entendre encore quelque chose par là), mais encore si et comment cette question s’articule et s’assemble à leurs yeux avec d’autres moments, époques, corpus, définitions de la littérature ou du littéraire, et en particulier le plus contemporain ; est-il même nécessaire, selon eux, que cela s’articule ou s’assemble? L’écart entre ces différents aspects, moments, fonctions de la « littérature » leur paraît-il s’accroître ou se réduire, se radicaliser ou demeurer négociable, ou le devenir autrement ? Se sentent-ils, intellectuellement ou épistémologiquement, plus proches, par exemple, des historiens spécialistes de leur siècle, ou bien des « littéraires » spécialistes d’autres siècles ? Enfin, voient-ils subsister un rapport, ou s’établir un nouveau rapport, entre leur savoir spécialisé tel qu’il se constitue actuellement, et la manière dont les auteurs dont ils s’occupent peuvent (pourraient) être présentés à, appréciés par des lecteurs contemporains, ou enseignés à des lycéens, c’est-à-dire partagés avec des gens qui ne partagent pas ce savoir, au même titre que des oeuvres d’époques différentes ?
Il s’agit en somme de nous demander, de notre point de vue particulier de « spécialistes » encore désignés comme tels, de quelle(s) culture(s) des textes et des oeuvres nous sommes en effet (ou demeurons, ou devenons), en tant que lecteurs, chercheurs, et transmetteurs, partie prenante. Plutôt qu’un colloque traditionnel, nous aimerions aborder ces questions sous la forme d’un atelier, chacun présentant son point de vue de façon synthétique en 5 à 10 minutes avant de relancer la discussion collective ; le jeu consistant pour chacun à s’adresser d’abord aux spécialistes d’autres domaines que le sien propre. La rencontre s’étendra sur quatre demi-journées, les 3, 4, et 5 octobre 2012.
Hélène Merlin-Kajman
François Cornilliat