Compte rendu publié dans Acta fabula : "Réduire l'usurpateur, séduire le spectateur : les choix tout-puissants d'un « auteur démiurge »" par Sandrine Blondet.
Jean Mairet, Théâtre complet (éd. critique sous la dir. de Georges Forestier), t. III : La Virginie. Les Galanteries du Duc d'Ossone vice-roi de Naples. L'Illustre Corsaire
Edition de Hélène Baby, Jean-Marc Civardi et Anne Surgers
Paris : Honoré Champion, coll. "Sources classiques", 2010.
Prix 110EUR
648 p.
EAN 9782745320964.
Présentation de l'éditeur :
Ce troisième volume du Théâtre complet deJean Mairet présente son unique comédie et deux de ses tragi-comédies.Leur réunion s'explique par une commune et très grande fantaisie: niimitées de l'histoire ni tirées d'une fiction, ces trois pièces,entièrement inventées par Mairet, démentent, par leur liberté de ton etde structure, les propositions de bon sens, de régularité et de raisonqui font de l'auteur de La Silvanire et de sa Préface un des principaux acteurs de la modernité classique des années 1630. La Virginie, créée en 1633 et que Mairet déclare en 1635 préférer à sa très sérieuse Sophonisbe, est d'ailleurs passée à la postérité pour les invraisemblances dont elle regorge, tandis que L'Illustre Corsaire décline en 1637, la même année que Le Cid,le romanesque méditerranéen d'un prince devenu pirate. Et ce n'est plusla trivialité du genre comique, en voie d'assagissement avec lescréations cornéliennes, qui peut expliquer en 1632 les audacesscéniques des Galanteries du duc d'Ossone, pièce où foisonnent des situations aussi hardies que spectaculaires.
L'ensembletémoigne de la tension créatrice qui anime toute la décennie 1630-1640,et du goût de Mairet pour un théâtre d'abondance et de déraison, alorsmême qu'il participe à l'émergence et à la domination de ce qu'onappellera la dramaturgie classique.