Compte rendu publié dans Acta fabula : "Le nouvel éclat de L’Astrée" par Alexandre De Craim.
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Honoré d'Urfé, L'Astrée. Première partie
Sous la direction de Delphine Denis
Paris : Editions Honoré Champion, collection "Champion Classiques. Série littératures", 2011.
EAN 9782745321367
720 p.
Prix 15EUR
Présentation de l'éditeur :
Un roman
Un siècle après l’Arcadia de Sannazar (1504), L’Astrée marque l’achèvement de la conquête de l’antique fable pastorale par les littératures européennes en langues vulgaires : paru entre 1607 et 1628, le roman d’Honoré d’Urfé est le dernier des grands chefs-d’oeuvre nourris de la veine des histoires de bergers. Mais la narration des amours de Céladon et Astrée dans la Gaule du Ve siècle inaugure aussi une nouvelle époque de la littérature française. Premier des grands récits publiés au moment où la France répare les plaies nées des guerres de Religion, l’oeuvre est très vite apparue comme une étape décisive dans l’art du roman, en même temps que, par sa philosophie de « l’honnête amitié », elle s’est imposée à ses lecteurs comme une référence commune, offrant ainsi la mémoire littéraire des manières de sentir et d’aimer de l’âge classique.
Ce premier volume d’un ensemble appelé à en compter cinq constitue la première édition critique intégrale de L’Astrée.
Cette publication a reçu le soutien du CNL au titre des " Lacunes ".
Un défi
L’extrême complexité de la tradition éditoriale de l’Astrée a dissuadé plus d’un chercheur de se lancer dans l’aventure d’une publication rigoureuse, véritablement critique. L’Astrée reste classé, en France, jusqu’à ce jour, au titre des « Lacunes du patrimoine » par le Ministère de la Culture. Attendue par toute une communauté de spécialistes et de lecteurs enthousiastes, car aucune édition critique complète de L’Astrée n’a encore vu le jour, en dépit de nombreuses recherches qui ont, depuis le texte procuré par Hugues Vaganay (Lyon, Masson, 1925-1928), enrichi notre connaissance des nombreux problèmes à résoudre sur le seul plan philologique. C’est ce défi que l’équipe éditoriale se propose de relever.
Une méthode
Pour le mener à bien, deux objectifs s’imposent. D’une part, donner à lire un texte établi selon un rigoureux protocole philologique. D’autre part, tout en faisant choix d’une tradition éditoriale déterminée – en l’occurrence la plus diffusée, qui fut aussi celle retenue par les deux grandes éditions collectives de 1632-1633 puis de 1647 –, offrir au lecteur l’intégralité des options éditoriales concurrentes, ainsi que des variantes constituées par les états antérieurs du texte. Il faut donc recourir à un dispositif inédit. Les éditeurs s’appuient ainsi sur deux supports complémentaires :
– d’un côté, le livre imprimé, appareillé de notes critiques en version reliée (collection Champion "Sources classiques" n°104. 9782745321350. 50 EUR) et en version brochée dans le format semi-poche de la collection Champion Classiques, en 5 volumes ;
– de l’autre, un site Internet (www.astree.paris-sorbonne.fr) entièrement dédié au roman, numérisé au format XML TEI, qui permettra au lecteur de confronter les divers états du texte. Un moteur de recherches inédit, élaboré en partenariat avec l’ARTFL (Université de Chicago), facilitera la consultation méthodique des variantes. Les deux conclusions ou continuations rivales (celle de Baro et celle de Gomberville) du roman, resté inachevé à la mort de l’auteur en 1625, figureront également sur le site. Y seront également publiées les réécritures tardives entreprises à compter de 1678, jusqu’à la monumentale édition illustrée attribuée à l’abbé Souchay (Paris, Witte et Didot, 1733, 5 vol.).
L’équipe éditoriale
Delphine DENIS, directrice du projet, est professeur à l’Université de Paris-Sorbonne; Jean-Marc CHATELAIN est conservateur à la Bibliothèque nationale de France; Camille ESMEIN-SARRAZIN est maître de conférences à l’Université d’Orléans; Alexandre GEFEN est maître de conférences en littérature française du XXe siècle à l’Université Montaigne (Bordeaux-III); Laurence GIAVARINI est maître de conférences à l’université de Bourgogne; Frank GREINER est professeur à l’Université de Lille 3; Françoise LAVOCAT, professeur de littérature comparée à l’Université Denis-Diderot (Paris 7); Stéphane MACÉ est professeur à l’Université Stendhal-Grenoble III.