L’oeuvre de Giovanni Boccaccio en Italie et en Espagne aux XVIe-XVIIIe siècles
Les centres de recherche CIRRI et CRES du LECEMO (Les Culture de l’Europe Méditerranéenne Occidentale, EA 3979) de l’Université de Paris 3 Sorbonne Nouvelle, organisent un Colloque international L’oeuvre de Giovanni Boccaccio en Italie et en Espagne aux XVIe-XVIIIe siècles, à Paris les 7-9 novembre 2013, en collaboration avec l’Université de Naples l’Orientale (Italie) (voir fiche de présentation de l’EA 3979).
Cette rencontre scientifique est conçue dans le cadre des manifestations prévues à l’occasion du septième centenaire de la naissance de Boccace et parrainée par l’« Ente Nazionale Giovanni Boccaccio » (Comité National Italien des célébrations sur Giovanni Boccaccio).
Il s’agit de l’un des deux volets impliquant sur le sujet, dans une fructueuse complémentarité, les Italianistes, Francisants et Hispanistes de la Sorbonne Nouvelle-Paris 3, puisque l’autre volet concernera Boccace et la France et sera organisé par le CERLIM (Centre d’Etudes Romanes sur la Littérature Italienne Médiévale), composante de l’EA 3417. Ce triptyque sur l’oeuvre de Boccace, impliquant l’Italie, la France et l’Espagne offrira un croisement des regards qui devrait être riche d’apports nouveaux sur les écrits et la réception de l’oeuvre de l’écrivain de Certaldo.
On se propose d’approfondir certains aspects de la réception de l’oeuvre de Giovanni Boccaccio en Italie et en Espagne à la Renaissance et à l’époque baroque.
Bien des facettes du regard porté sur son oeuvre, et bien des aspects de l’utilisation qui en est faite, sont encore à explorer, à une époque où se renouvelle profondément le débat sur les langues vernaculaires, où l’industrie éditoriale exploite d’une nouvelle façon la littérature de divertissement pour un public de plus en plus vaste et diversifié, en des temps aussi où les rapports entre l’Italie et l’Espagne se resserrent de plus en plus et où la circulation des oeuvres entre les deux pays s’accélère et s’intensifie.
Par ailleurs, l’Espagne, dont le grand créateur de nouvelles, Cervantès, est considéré comme le « Boccaccio espagnol », montre de quelle manière une tradition peut constituer en même temps un point de départ et une difficulté. Les narrateurs et les dramaturges espagnols vont exploiter cet héritage italien de manières très variées et à des fins diverses.
Le problème du livre comme objet, la matérialisation du texte, est particulièrement riche dans le cas de l’oeuvre boccacienne : l’illustration, la typographie, les traductions et les adaptations montrent les mouvements et les évolutions d’un corpus dans le temps et dans l’espace. L’Italie et l’Espagne des XVIe et XVIIe siècles donneront des images plurielles de la trace boccacienne.
Les travaux s’articuleront donc selon les principaux axes suivants :
1. Appropriation et réactualisation :
On envisagera les différentes formes de réécriture dont l’oeuvre de Boccace fit l’objet : formes brèves, roman, théâtre, voire opéra, tant en Italie qu’en Espagne. On privilégiera, si possible, d’éventuels échanges entre les deux pays à ce sujet.
2. Apport de Boccace dans la réflexion sur les langues vernaculaires :
Ce volet concernera les possibilités, offertes par l’oeuvre volgare de Boccaccio, de s’adresser à un public aussi large que diversifié, en Italie et au-delà des Pyrénées, par le biais de traductions / adaptations, mais aussi de commentaires, et de réemplois plus diffus dans le monde éditorial, voire théâtral de l’Espagne du siècle d’Or.
3. Transmetteurs et moyens de transmission :
On accordera une importance particulière au moyens de transmission contribuant à la circulation des écrits boccaciens, et de leurs réécritures entre les deux pays (lettrés, « passeurs (traducteurs, etc.) », libraires-éditeurs, imprimeurs, etc.)
4. Héritage de Boccace dans les arts figuratifs :
On s’efforcera d’élargir notre enquête au domaine artistique, afin d’analyser la relation entre le texte et ses illustrations depuis les cinquecentine italiennes jusqu’aux adaptations et traductions espagnoles. On souhaiterait aussi approfondir les modalités de diffusion et de transmission de Genealogia deorum gentilium à partir de sa traduction italienne (Venise, 1547), dans le but d’explorer la fortune iconographique de ce texte dans les codes picturaux italiens et espagnols.
5. Fortune critique dans l’historiographie de la littérature
On réfléchira sur les modes de classement de l’oeuvre de Boccace, sur les remaniements de sa biographie et sur le rôle joué par ses écrits dans l’élaboration d’une historiographie de la littérature, tant en Italie qu’en Espagne. Cet aspect devrait permettre d’étudier de près les dynamiques contrastées de la réception de son oeuvre latine et vulgaire dans l’Italie et l’Espagne des XVIe-XVIIe siècles.
Les langues admises pour le colloque, ainsi que pour la publication des Actes, seront le français, l’italien et l’espagnol. Les propositions de communications (composées d’un titre et d’un résumé d’environ 500 signes) sont à soumettre, avant le 20 décembre 2012, à :
Anna Sconza (anna.sconza@univ-paris3.fr) et Hélène Tropé (Helene.Trope@univ-paris3.fr).
Comité scientifique international du colloque :
Pierre Civil (Professeur, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Corinne Lucas Fiorato (Professeur, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Hélène Tropé (MCF HDR, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Anna Sconza (MCF, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3)
Carlo Vecce (Professeur, Université de Naples l’Orientale)
Encarnacion Sánchez (Professeur, Université de Naples l’Orientale)
Isabel Colón Calderón (Professeur, Université Complutense de Madrid)
Maria Hernández Esteban (Professeur, Université Complutense de Madrid)
Fernando Copello (Professeur, Université du Mans)