Colloque international en langues, cultures et apprentissages
La transgression : de l’émancipation à la progression.
Du 30 septembre au 2 octobre 2013
Le LICIA (Langages, Interactions Culturelles, Identités et Apprentissages), équipe de recherche de l’Université Catholique de l’Ouest organise un colloque du 30 septembre au 2 octobre 2013 à Angers, sur le thème : La transgression : de l’émancipation à la progression.
Présentation du colloque
Le terme de transgression signifie, comme son nom l’indique en latin, « passer de l’autre côté », « traverser ». Attesté dès le XXe siècle dans la langue française, il réfère au non-respect de règles et d’ordres. Incitant à passer « au-delà des frontières », il pose l’existence de normes préétablies, cette existence de normes faisant apparaître les transgressions. Celui qui transgresse est immanquablement un être subversif qui rejette la règle ou la norme elle-même. Avec le siècle des Lumières, ce concept est toujours lié au fait de « passer outre ». Néanmoins, aussi bien dans le domaine social, philosophique que politique, les normes jusque-là en vigueur peuvent désormais être contestées voire transgressées. En s’en emparant, au tout début du XXe siècle, la géologie, en opposant la régression à la transgression finira par donner à ce terme un sens mélioratif.
Dès lors, elle prend le sens d’une progression ou d’une régression selon le statut reconnu au monde qui est garanti par le respect de la règle bafouée (Folscheid). Même si la transgression implique la notion de limite, tout dépassement d’une limite n’est [de fait] pas pour autant une transgression (Folscheid) et la limite est bien ce qui peut donner forme à la norme. Dans toute institution où l’on apprend une langue et une culture, de l’école à l’université, nous sommes soumis à des normes. La langue, comme système linguistique, répond elle aussi à des exigences. Du fait même de la présence d’un Autre, nous sommes contraints à des limites ; l’Autre, lui-même confronté à un limitant, se heurte lui aussi à des limites.
Si l’on envisage ainsi la transgression non plus comme le simple fait de contrevenir à une règle, mais d’abord, comme une co-construction entre une personne et des situations, et plutôt comme un mouvement en avant, et pourquoi pas, comme un chemin de traverse, avec un certain goût de l’aventure (Meirieu) où nous pourrions retrouver le goût de la clandestinité (Meirieu), nous touchons une perspective qui nous permet d’aborder ce phénomène également comme une invitation à dépasser, voire même à outrepasser.
C’est cette dimension constructive de la notion de transgression linguistique et culturelle que nous souhaitons privilégier ici, pour tâcher de lui rendre la richesse de sa valeur progressive, celle qui peut nous faire aller de l’avant et pour cela compléter le concept de limite. Selon cette optique, on s’interrogera alors sur un nouvel espace à trouver ou à créer dans une tension entre transgression de règles et désir de s’émanciper.
Axes de réflexion
L’objectif de ce colloque est alors d’interroger la transgression sous trois angles différents :
Le premier est de l’ordre des sciences du langage. La réflexion s’articulera autour de notions déjà abordées comme celles de l’écart, du dépassement d’une limite, de la transgression d’une règle mais aussi de variante et de variation (Pallaud) et de leurs conséquences sur le plan de la langue, du discours et de la communication.- Peut-on affirmer que toute création linguistique passe par une transgression ?
- L’écart linguistique peut-il être qualifié de transgressif ? Si oui, à partir de quand ?
- Cette transgression linguistique est-elle nécessaire ? Participe-t-elle de l’évolution d’une langue ou reste-t-elle un phénomène « marginal » ?
- En tant que locuteurs, quelle conscience avons-nous de nos actes transgressifs ?
- Peut-on parler de perte du pouvoir transgressif (Meirieu) dans l’apprentissage des langues et des cultures ? Si tel est le cas, en quoi est-ce préjudiciable pour l’enseignant comme l’apprenant de langues-cultures ?
- Est-ce nécessaire de s’aventurer vers d’autres lieux inexplorés? En quoi ?
- Même si l’altérité a accru sa place dans le monde scolaire et universitaire, et qu’elle est inséparable de l’éducation, dans la réalité, ne s’inscrit-elle pas comme une forme de transgression ?
- À quel moment est-il possible, dans une classe de langues-cultures, de créer des situations qui permettent une relativité des normes culturelles ?
- Qu’est-ce qui peut faire basculer les individus dans la « norme » de l’autre ?
- Peut-on considérer la transgression comme « lieu de négociation » dans les interactions entre cultures ?
Brizard P., Folscheid D., Collectif (2005) La transgression, Editions François-Xavier de Guibert.
Meirieu, Ph. (2003) « Apprentissage et transgression », Texte de conférence donnée par Philippe Meirieu dans le cadre des entretiens Nathan.
Pallaud, B. (2004) « La transgression et la variation », in Marges linguistiques, n°8, nov.2004. [http://www.marges-linguistiques.com], dernière consultation le 15.09.2012.
Abdallah-Pretceille, M. et Porcher, L. (2001), Éducation et communication interculturelle [2e éd.] - Paris, PUF.
Appel à contribution
Les propositions de communication (20 minutes) ou d’atelier de mise en situation (30 minutes) devront nous parvenir au plus tard, le 15 avril 2013, sous la forme d’un résumé de 400 à 500 mots environ (mots clés et références inclus), accompagné de l’affiliation et des coordonnées complètes de l’auteur. L’auteur précisera si la proposition relève d’une communication ou d’un atelier et dans quel axe elle s’inscrit.
Elles sont à adresser sous forme électronique à l’adresse suivante : colloque.transgression@uco.fr
Calendrier
15 avril 2013 : Date limite pour envoyer les propositions
17 mai 2013 : Notification d’acceptation
20 juin 2013 : Date limite d’inscription au colloque
Fin juin 2013 : Envoi du préprogramme
Informations pratiques
Les tarifs comprennent l’inscription au colloque et le cocktail dinatoire.
- Prise en charge par un laboratoire de recherche : 85 euros
- Individuel : 55 euros
- Etudiants hors UCO : 15 euros
Des renseignements complémentaires (possibilités d’hébergement, repas, autres…) seront communiqués ultérieurement.
Conférenciers
Axe 1 : Berthille PALLAUD, Université Aix-Marseille, chercheuse au CNRS
Axe 2 : Christian PUREN, Université de Saint-Etienne (Professeur émérite)
Axe 3 : Martine PRETCEILLE, Université Paris 8 (Professeur émérite)
Grand témoin : Bertrand BERGIER, Université Catholique de l’Ouest, Angers (Professeur)
Comité scientifique
Béatrice Bouvier-Laffitte, UCO Angers
Benoit Carteron, UCO Angers
Marie-Noëlle Cocton, UCO Angers
Fred Dervin, Université d’Helsinki
Hélène Favreau, UCO Angers
André Giordan, Université de Genève
Françoise Le Lièvre, UCO Angers
Yves Loiseau, UCO Angers
Philippe Meirieu, Université Lumière-Lyon 2
Anne Pauzet, UCO Angers
Béatrice Pothier, UCO Angers
Amélie Puzenat, UCO Angers
Sophie Roch-Veiras, UCO Angers
Dominique Ulma, Université d’Angers
Albin Wagener, UCO Angers
Comité d’organisation
Marie-Noëlle COCTON
Hélène FAVREAU
Sophie ROCH-VEIRAS
Pour tout renseignement, merci d’écrire à cette adresse : colloque.transgression@uco.fr