Compte rendu publié dans Acta fabula (Mai 2014, vol. 15, n° 5) : "L’obscurité au cœur de la science selon Jarry" par Aurélie Briquet.
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Matthieu Gosztola, Alfred Jarry, critique littéraire et sciences à l'aube du XXe siècle
Paris : Éditions du Cygne, coll. "Portraits littéraires", 2013.
184 p.
EAN 9782849243312.
18,00 EUR
Présentation de l’éditeur :
À la fin du XIXe siècle, les sciences sont partout. Jusque dans la philosophie, dans ses différents courants. Il n'est que de se reporter au positivisme et au scientisme, alors tout-puissants. Même les pensées idéalistes ou religieuses empruntent au discours scientifique, dans la multiplicité de brochures qui paraissent alors, une partie de sa rhétorique, fût-elle alors transformée pour les besoins de la cause : convaincre les lecteurs du bien-fondé des théories – souvent farfelues – qui y sont exposées. Mais, à cette époque, que peut la littérature, elle, face aux sciences ? Question que sont amenés à se poser, à un niveau ou à un autre, tous les écrivains ou presque de cette période, Paul Valéry en tête. Quand on est écrivain mais aussi critique littéraire, une autre question alors logiquement se pose : comment rendre compte d'ouvrages scientifiques dans une revue littéraire ? Cette question, Alfred Jarry se l'est ardemment posée, en la mettant en acte, singulièrement, et ce continûment, ayant été l'un des membres les plus actifs de La Revue blanche. Mais il n'a pas été le seul, loin de là, à se passionner pour l'irruption des sciences dans le champ littéraire. Comme ce livre s'attache à le montrer, divers auteurs à l'aube du XXe siècle ont pu faire se rejoindre science et littérature, en cherchant à ce que l'une et l'autre grandissent de cette rencontre, en augmentant considérablement leur pouvoir d'évocation, et ce sans rien perdre de leur propre singularité – cette singularité qui définit chacune consubstantiellement, dans son champ propre.
Docteur en littérature française, spécialiste de la fin-de-siècle, Matthieu Gosztola a publié plus d’une vingtaine d’ouvrages.