Essai
Nouvelle parution
M. Nussbaum, La Connaissance de l'amour. Essais sur la philosophie et la littérature

M. Nussbaum, La Connaissance de l'amour. Essais sur la philosophie et la littérature

Publié le par Arnauld Welfringer

Compte rendu publié dans le dossier critique d'Acta fabula "Après le bovarysme" (mars 2012, Vol. 13, n°3), publié en parallèle du numéro de Fabula-LHT sur le même sujet : 'Lire pour apprendre à aimer : la littérature comme philosophie morale" par Enrica Zanin et "De la littérature comme remède à la prostitution : La Connaissance de l’amour de M. Nussbaum" par Vincent Jouve.

Voir aussi dans le numéro 15 (2015) de la revue Methodos l'article de Pierre Fasula :

"De la littérature comme réponse à la question : comment faut-il vivre ?".

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Martha C. Nussbaum, La Connaissance de l'amour. Essais sur la philosophie et la littérature

Traduit de l'anglais par Solange Chavel

Paris : Editions du Cerf, coll. "Passages", 2010.

592 p.

Prix 68EUR

ISBN : 978-2-204-09180-0

Présentation de l'éditeur:

Sur certains sujets, la quête de connaissance ne peut se passer de la littérature. Quand il s'agit de réfléchir sur ce qu'est la vie bonne pour un être humain, sur ce que les émotions — et l'amour tout particulièrement — peuvent avoir de déconcertant et d'éclairant, la philosophie ne peut se satisfaire d'un style plat et analytique. Elle doit se mettre à l'école d'une forme littéraire qui cherche à capturer, dans son mouvement même, la surprise, la confusion, l'illumination propre à une vie humaine et à la richesse des sentiments qui y trouvent place.

Dans « La Connaissance de l'amour », Martha Nussbaum entreprend ainsi un double exercice. Il s'agit d'abord de défendre une thèse de philosophie morale. Une thèse qui insiste sur la complexité irréductible des situations, sur l'importance des choses et des êtres particuliers, sur le fait que la vie humaine bonne n'est ni réductible à un critère unique du bien, ni exempte de vulnérabilité et de conflits. La « connaissance de l'amour » consiste à la fois à tenter de comprendre quelle place occupe l'amour dans une vie humaine accomplie, mais également à être attentif à l'enseignement propre de l'amour, parce qu'il est sensible à ce que les choses et les êtres ont d'irréductiblement singulier. Mais il s'agit, ensuite, de mettre en lumière l'importance du style pour la connaissance philosophique : au fil de ces essais, qui interrogent successivement les œuvres de Platon et d'Aristote, les romans de Henry James, de Proust ou encore de Beckett, se dessine une philosophie attentive à la narration, à la pluralité des voix, à la diversité de leur adresse au lecteur.

Professeur de philosophie à la Law School de l'université de Chicago, Martha Craven Nussbaum est une figure majeure de la philosophie politique et morale américaine contemporaine et l'auteur d'une œuvre considérable. Spécialiste de philosophie antique, elle a d'abord interrogé les enseignements concurrents de la philosophie et de la tragédie grecque dans « The Fragility of Goodness ». Son engagement dans la philosophie morale s'est construit dans un dialogue étroit avec la littérature, comme le montrent « La Connaissance de l'amour » ou encore « Cultivating Humanity ». Elle a également étudié avec originalité la place des émotions dans nos vies morales (« Upheavals of Thought »). En philosophie politique, elle a développé avec Amartya Sen l'approche dite des « capabilités », infléchissant l'approche politique libérale par une attention aux possibilités concrètes de vie offertes aux individus (« Frontiers of Justice »).

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On peut lire un compte-rendu de l'ouvrage par Martin Gibert, "Littérature, connaissance affective et cas particuliers", sur le site Nonfiction