Compte rendu publié dans Acta fabula (Août-septembre 2016, vol. 17, n° 4) : "Grandeur & vicissitudes dans le domaine littéraire : de la paratopie illustrée par l’exemple" par Pascale Delormas.
***
Dominique Maingueneau, Trouver sa place dans le champ littéraire. Paratopie et création
Louvain-la-Neuve: Academia, coll.«Au cœur des textes», 2016.
EAN13: 9782806102652
188 pages
19.00 EUR
Présentation de l'éditeur
Devenir un (grand) écrivain, c'est savoir trouver sa place dans le champ littéraire, se façonner une identité énonciative, à la fois condition et produit d'une œuvre. Ce qui revient à élaborer une paratopie personnelle, produire une figure singulière de l'impossible appartenance de l'écrivain à la société. Bien peu y parviennent. Ce livre met à l'épreuve ce concept de paratopie en comparant les carrières de deux poètes de la fin du XIXe siècle. L'un, José Maria de Heredia, est célèbre, il a su élaborer une paratopie créatrice, se faire une place dans le champ littéraire; l'autre, Emile du Tiers, malgré tous ses efforts n'a pas réussi à sortir de l'anonymat. Au-delà de cette comparaison, il s'agit, en adoptant une démarche d'analyse du discours, de prendre la mesure de la complexité du processus créateur, de subvertir l'alternative ruineuse entre les approches textuelles et les approches sociologiques ou biographiques, solidaires d'une opposition tacite entre un «intérieur» et un «extérieur» des œuvres.
Dominique Maingueneau est professeur de linguistique à l'Université Paris-Sorbonne (Paris IV). Ses travaux portent principalement sur l'analyse des discours, domaine dans lequel il a publié de nombreux ouvrages. Il est en particulier coéditeur du Dictionnaire d'analyse du discours (Seuil, 2002) et l'auteur de Discours et analyse du discours (A. Colin, 2014). Il s'intéresse depuis les années 1990 aux «discours constituants», ces discours qui légitiment en dernière instance l'ensemble des pratiques d'une société; il a ainsi publié Le discours littéraire. Paratopie et scène d'énonciation (A. Colin, 2004), La philosophie comme institution discursive (Lambert-Lucas, 2015).