Appel à communications (english version below)
Modernité des hétérotopies : genre, discours, création
Colloque interuniversitaire Bourgogne-Franche-Comté (France)-Split (Croatie)
Besançon (Faculté des Lettres, Centre de Recherches Interdisciplinaires et Transculturelles)
3-4 décembre 2020
Dans le cadre de ce que l’on nomme depuis une trentaine d’années le « tournant spatial » (spatial turn), un concept foucaldien en particulier mériterait d’être retenu, l’hétérotopie, pour avoir fait ses preuves à la fois dans l’histoire des sciences où il a été employé avec rigueur comme « puissance explicative » (Lamy 2019 : 127), et en sciences humaines et sociales, à partir desquelles il s’étend aujourd’hui aux arts visuels. Pour reprendre la définition de Foucault, il s’agit :
"des lieux réels, des lieux effectifs, des lieux qui ont dessinés dans l’institution même de la société, et qui sont des sortes de contre-emplacements, sortes d’utopies effectivement réalisées dans lesquelles les emplacements réels, tous les autres emplacements réels que l’on peut trouver à l’intérieur de la culture sont à la fois représentés, contestés et inversés, des sortes de lieux qui sont hors de tous les lieux, bien que pourtant ils soient effectivement localisables" (F2).
Nombreux sont ces contre-emplacements signalés par Foucault : en guise de passages, il y a les rue, train, café, cinéma, plage, maison, chambre et lit ; mais aussi les théâtre, jardin et tapis où se juxtaposent « en un seul lieu plusieurs espaces ». Interroger aujourd’hui les “utopies effectivement réalisées”, permet de se rappeler que l’expérience urbaine d’espaces alternatifs dans les années 1960, mena le théoricien du Situationnisme, Guy Debord, à prôner des stratégies indissociablement discursives et politiques : la “dérive” d’une part, qui exclut l’immobilité pour développer dans l’espace la perception d’un mouvement non-structuré permanent, et d’autre part le “détournement”, qui suppose le re-cyclage ou re-positionnement de notions et perceptions spatiales ainsi renouvelées (Andreotti & Costa 1996).
Couplés au « découpages du temps », les contre-emplacements deviennent des hétérochronies, à savoir des cimetières, musées et bibliothèques qui visent à « enfermer dans un lieu tous les temps », un « hors du temps » que rejoignent d’une manière non plus « perpétuelle » mais « chronique » les fêtes, foires et villages de vacances (ou Dreamlands), sans compter les maisons closes et certaines colonies réglées à la perfection, qui avaient eu une fonction de « compensation ». Cependant, pour ne pas tomber dans une liste à la Prévert, le philosophe avait conscience déjà de la nécessaire description de « l’ensemble des relations qui définissent ces emplacements » ; ce qui, cinquante ans plus tard, nous amène à les reconfigurer suivant trois paramètres : du genre, du discours et de la création.
En effet, de même que l’Histoire de la sexualité demeure un champ ouvert à l’expérience contemporaine des genres – les transidentités pouvant être tenues pour des « délocalisations » des sexualités (Ayouch 2015, 3) -, de même c’est à partir du langage que pour la première fois en 1966, dans son introduction à Les Mots et les choses, Foucault évoque l’hétérotopie pour signaler qu’elle ne fait pas récit :
"Les hétérotopies inquiètent, sans doute parce qu'elle minent secrètement le langage, parce qu'elles empêchent de nommer ceci et cela, parce qu'elle brisent les noms communs ou les enchevêtrent, parce qu'elles ruinent d'avance la « syntaxe », et pas seulement celle qui construit les phrases, - celle moins manifeste qui fait « tenir ensemble » (à côté et en face les uns des autres) les mots et les choses. C'est pourquoi les utopies permettent les fables et les discours : elles sont dans le droit fil du langage, dans la dimension fondamentale de la fabula ; les hétérotopies (comme on en trouve si fréquemment chez Borges) dessèchent le propos, arrêtent les mots sur eux-mêmes, contestent, dès sa racine, toute possibilité de grammaire ; elles dénouent les mythes et frappent de stérilité le lyrisme des phrases." (F1)
Comme si l’artiste Sophie Calle mettait à l’épreuve la répétition des « parce que » du programme foucaldien, elle propose une création de textes-photographies non narratives, qui sans hasard se concentre sur le cimetière (2018), un cimetière qui nous amène également à réfléchir aux modalités discursives qui introduisent le genre dans l’histoire de l’art. Comment ne pas s’étonner du discours littéraire qui s’érige en sépulture-requiem au sujet des femmes dans l’art ? Marie Darrieussecq face à l’artiste allemande Paula Modersohn-Becker (2016), Camille Laurens face au modèle, La petite danseuse de quatorze ans de Degas (2017), Sophie Brocas face au Baiser de Brancusi sur la tombe de Tatiana Rachewskaïa (2019).
Genre, discours et création tracent entre eux des liens que l’analyse permettra de dégager pour signifier la modernité des hétérotopies, qui d’hier à aujourd’hui ont la curieuse propriété d’être en rapport avec tous les autres emplacements, mais sur un mode tel qu’ils suspendent, neutralisent ou inversent l’ensemble des rapports qui se trouvent, par eux, désignés, reflétés ou réfléchis. (F2)
D’où l’importance accordée au miroir qui « s’ouvre virtuellement derrière la surface »(F2), et dont la série télévisée britannique Black Mirror opacifie depuis 2011 la perspective (Allard, Nigita 2018), produisant même un contre-projet d’écriture collective, les « micronouvelles » du Bright Mirror (Albet, 2018), qui à leur tour reconduisent ensemble la dialectique entre restitutio des modèles anciens et renovatio des aspirations (Gorris Camos 2013, 171).
Foucault considère que les hétérotopies « de crise », qui sont en rapport avec « les lieux privilégiés, ou sacrés, ou interdits » comme autrefois le collège, la caserne ou le voyage de noces, ont laissé la place aux hétérotopies « de déviance » : maisons de repos, cliniques psychiatriques, prisons (F2). S’interroger sur l’actualité socioculturelle et géopolitique de ces catégories permet d’une part d’envisager les manières dont « la crise » et « la déviance » trouvent d’autres avatars pour se concrétiser aujourd’hui : depuis les « non-lieux » internationaux de Marc Augé jusqu’au « site social » défini par J.C. Scott (dont témoignent les ronds-points français en 2019), et d’autre part de les historiciser, pour en dresser la généalogie suivant la « topie impitoyable » qu’est le corps (F4), tel le lit de Proust qui ouvre un espace d’écriture situé entre la salle d’hôpital et la scène théâtrale (Soldin 2014, 197-209), ou encore les différentes versions queer/gay de la plage, soit dangereusement circonscrite par l’excitation sexuelle dans L’inconnu du lac, film d’Alain Guiraudie (2013), soit maintenue dans l’Eden de Call Me By Your Name, film de Luca Guadagnino (2017).
Afin de dresser un bilan contemporain du pouvoir heuristique des hétérotopies, ces trois entrées que sont le genre, le discours et la création, donnent chair et réalité à un « espace hanté de fantasme », dont le bateau, hier déjà avec la Nef des fous (F3), reste sans doute « la plus grande réserve d’imagination »(F2) : en témoignent aujourd’hui les migrants, dont artistes et écrivains ne cessent de reconstruire les embarcations, depuis Le bateau de larmes de Jean-Michel Ottoniel en 2004, en passant par l’épave du bateau où a péri un millier de migrants en 2015, exposée à la Biennale de Venise en 2019 par Christoph Büchel, relayées par la « prière laïque » d’Erri de Luca (« La mia preghiera laica » 20/04/2015), jusqu’à « l’abri cinématographique pour vies mutilées », ainsi qu’est qualifié en 2017 le film de Ai Wei Wei Human Flow (Joudet). Le thème que présente en 2018 la Revue de la Clinique Transculturelle, L’Autre, sur le soin et la dignité à porter aux défunts, donne pour exemple le projet qu’un village en Italie, Tarsia, a formulé en termes de « cimetière international pour les migrants ».
Aux fins tragiques, les hétérotopies opposent un « après » possible (Periot-Bled 2017) ; à l’instar du Kurdistan (1991-2007) de la photographe américaine Susan Meiselas, le montage multimédia expose autant de témoignages historiques que de rêves, une géographie d’histoires individuelles éclatées, site de leur mémoire collective et prospective.
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Call for papers
Rethinking Heterotopias in Gender, Discourse and the Arts
Inter-University Conference jointly organised by
the universities of Bourgogne Franche-Comté (France)
and Split (Croatia).
Besançon, Faculty of Arts, Centre de Recherches Interdisciplinaires et Transculturelles. 3-4 December, 2020.
Within the context of what has been termed over the last thirty years the “spatial turn”, Foucault’s accounts of the concept of heterotopia have provoked many interpretations and applications across a range of disciplines—in the history of science for instance, where the notion has been deployed as a “powerful mode of elucidation” (Lamy 2019 : 127), as well as in the field of human and social sciences, and more recently, the visual arts. Foucault proposes the following definition of heterotopias:
"real places — places that do exist and that are formed in the very founding of society — which are something like counter-sites, a kind of effectively enacted utopia in which the real sites, all the other real sites that can be found within the culture, are simultaneously represented, contested, and inverted. Places of this kind are outside of all places, even though it may be possible to indicate their location in reality."(F2)
Foucault points to various potentially heterotopic spaces: streets, trains, cafés, cinemas, houses, bedrooms and beds all present variations on the notion of passage, while theatres gardens and carpets juxtapose “several spatial elements in one single space.” Within this discursive context, it is important to recall the experience of the Letterists and Situationists and their leading theorist Guy Debord which has largely been reanimated by the postmodern thought. When it comes to the approach of understanding and conceptualizing the space, it is worthwhile to mention Debord’s strategies of ‘dérive’ and ‘détournement’; the first one excluding immobility form the experience of space and advocating permanent non-structured movement in its perception, and the other one implying reusing, repositioning and creating completely new spatial notion and its perception.
When they are linked to “slices in time”, heterotopias become what Foucault terms heterochronies — spaces such as cemeteries, museums and libraries, which constitute “a place of all time” that is itself suspended “outside of time”. To these “perpetual” heterochronies may be added “temporal” ones such as festivals, fairs and holiday villages (like Dreamlands), anchored in a fleeting-yet-specific moment, but also brothels and certain highly regulated colonies, which functioned as heterotopias of “compensation”. Yet, aware of the dangers of a Jacques-Prévert-style inventory, Foucault’s definitions privilege conceptualization over catalogue, positing heterotopias as “the set of relations that delineates sites”. Following in his steps a half-century later, the aim of this conference is to rethink heterotopias through the prism of gender, discourse and the arts.
In fact, just as The History of Sexuality continues to inform contemporary expressions of gender— as Thamy Ayouch has observed, transidentities generate heterotopias of masculinity and femininity, “delocalized sites of sexuality” (2015, 3) —, so too did Foucault take language as his starting point in The Order of Things (1966). In the introduction to that volume, he explains how heterotopias function to resist narrativization
"Heterotopias are disturbing, probably because they secretly undermine language, because they make it impossible to name this and that, because they shatter or tangle common names, because they destroy “syntax” in advance, and not only the syntax with which we construct sentences but also that less apparent syntax which causes words and things (next to and opposite each other) to “hold together.” That is why utopias permit fables and discourse: they run with the very grain of language and are part of the fundamental dimension of the fabula; heterotopias (such as those to be found so often in Borges) desiccate speech, stop words in their tracks, contest the very possibility of grammar at its source; they dissolve our myths and sterilize the lyricism of our sentences." (F1)
It is surely no coincidence that French artist Sophie Calle’s volume of non-narrative texts and photographs Parce que (2018) centres on the cemetery—as if she were searching out the meaning of the repeated “parce que” (“becauses”) that punctuate Foucault’s formulation above. Calle’s project also invites us to reflect upon how various modes of discourse have brought gender into the history of art, as has been strikingly illustrated by a number of recent examples: Marie Darrieussecq’s biography of Paula Modersohn-Becker (2016), Camille Laurens’s portrait of Dégas’ La petite danseuse de quatorze ans (Little Dancer Aged Fourteen), published in 2017 and in English in 2018, and Sophie Brocas’ 2019 eponymous novel inspired by the mystery Brancusian sculpture Le baiser (the kiss) that graces the tomb of a young Russian aristocrat named Tatiana Rachewskaïa.
In analysing the interstices at play between gender, discourse and the arts, the conference aims at highlighting the continued relevance and modernity of heterotopias—those spaces that in Foucault’s words possess the curious property of being in relation with all the other sites, but in such a way as to suspend, neutralize, or invert the set of relations that they happen to designate, mirror, or reflect. (F2)
Hence the importance of mirrors in that they “open up a virtual space from behind their surface”, bleak vision of which has been offered by the British TV series Black Mirror since 2011 — so dark that it even generated Bright Mirror (Albet, 2018), a collective writing counter-project of micro short stories, in its wake. Taken together, these two examples could be said to embody what Rosanna Gorris Camos sees in her study of the sixteenth century La Città del Vero as the dialectic between two impulses: the restitutio of models from the past and the renovatio of new aspiration (2013, 171).
Foucault argues that what the terms “crisis” heterotopias—“privileged, sacred or forbidden places”, such as the boarding schools, army barracks or honeymoons of the past—have given way to “heterotopias of deviation”— rest homes, psychiatric wards and prisons. But engaging with the contemporary resonances of both categories within our current socio-cultural and geopolitical context offers the possibility of exploring how heterotopias of “crisis” and “deviation” are manifesting themselves in new ways—from French anthropologist Marc Augé’s international “non-lieux” (“non places”) to James C. Scott’s “social sites”, such as the use of roundabouts in the French “gilet jaune” protest movement in 2019. It also invites us to consider how a genealogy and historicity of heterotopias might be envisaged from the “pitiless place" of bodies (F4) : Proust’s bed for instance, recently conceptualised as a writing space that is part hospital ward and part theatrical stage (Sorlin 2014, 197-209) or the beach in the French film L’inconnu du lac (The Stranger by the Lake, Alain Guiraudie, 2013), a delineated locale of sexual excitement and danger, or queer/gay paradise as in the Luca Guadagnino’s film Call Me By Your Name (2017).
Reassessing the heuristic power of heteropias in our contemporary world through the prism of gender, discourse and the arts enables a sometime “thoroughly fantasmatic” (F2) space to emerge in palpable form. Hyeronimous Bosch’s painting Ship of Fools (c. 1494) was an early source of inspiration for Foucault (F3). Today, still, the ship remains “the heterotopia par excellence”, “the greatest reserve of the imagination” (F2), as the fate of migrants whose boats have inspired a plethora of artists and writers, amply demonstrates:
Jean-Michel Ottoniel’s Le bateau de larmes (boat of tears, 2004), the wreck of a migrant boat aboard which thousands perished in 2015, presented at the 2019 Venice Biennale (Christoph Büchel), the Erri De Luca’s prayer (“La mia preghiera laica” 20/04/2015), Wei Wei’s film Human Flow (2017) which the French newspaper Le Monde described as “l’abri cinématographique pour vies mutilées” (“a cinematic shelter for broken lives”) offer salient examples of this phenomenon, to which might be added the 2018 edition of the French scholarly review L’Autre, Revue de la Clinique Transculturelle, devoted entirely to the notion of providing care and dignity for the deceased. One of the examples it cites is the Tarsia project, which aims to create “an international cemetery for migrants” in the Italian village of Tarsia.
Heterotopias bear witness to contemporary tragedy but they also possess the potential go beyond them and offer new horizons of posiibility (the “possibility of an after” (Periot-Bled 2017)). This is the case for American photographer Susan Meiselas’s Kurdistan (1991-2007), a multimedia montage that exhibits both personal accounts and dreams, creating a kaleidoscope of diverse personal narratives, creating a site of collective and prospective memory.
Bibliographie indicative / Selective bibliography
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-ALLARD Laurence (MCF en sciences de la communication, Lille 3) et NIGITA Romain (journaliste), émission radiophonique sur « Black Mirror : quand la technologie vire au cauchemar », France Culture, Le Journal des sciences : Vendredi 12 janvier 2018.
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-NANCY Jean-Luc, Corpus, Paris, Ed Métaillé, 1992.
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-OTTINGER Didier et BAJAC Quentin (Eds), Dreamlands, catalogue d’exposition, Paris, Centre Georges Pompidou, 2010.
-PERIOT-BLED Gaëlle, « La scénographie comme hétérotopie ; de l’ailleurs à l’après », in Nouvelle Revue d’Esthétique, 2018 (20) 2, (9-20).
-RANCIERE Jacques, Les temps modernes. Arts, temps, politique, Paris, La Fabrique Ed., 2018. Compte-rendu sur Espacestemps.net : « chronotopies ou temps unique ? » (27/06/2019).
-RUTILY Aline, Tapis-jardin. Migration, mutation, transculturalité : entre Orient et Europe, arts visuels et littérature, thèse (direction Éliane Chiron), Paris-Panthéon-Sorbonne, 2013.
-SCOTT James C., Domination and the arts of resistance: Hidden Transcripts (1990), traduit de l’anglais par Olivier Ruchet, La domination et les arts de la résistance. Fragments du discours subalterne, Paris, Ed. Amsterdam, 2008.
-SOLDIN Adeline, « La chambre chez Proust : salle d’hôpital ou scène de théâtre ? », in Nella Arambasin (Ed), Espaces de vie de l’artiste, les enfermements à l’oeuvre, Besançon, PUFC, 2014, (197- 209).
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Informations pratiques/ Practical information :
Langues du colloque : français et anglais
Propositions (entre 300 et 450 mots) accompagnées d’une brève bio-bibliographie (5 lignes) et de 3 mots clés
à envoyer avant le 15 février 2020 à
modernitedesheterotopies@gmail.com
Proposals in French or English of 300-450 words should be sent, together with a short bio-bibliography of no more than 5 lines by the 15 February 2020.
modernitedesheterotopies@gmail.com
Acceptation des propositions : le 15 mai 2020.
Notification : 15th May 2020.
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Comité d’organisation : Organizing Committee
Nella Arambasin (littérature comparée : interdisciplinarité, UBFC), Margaret Gillespie (langue et littérature britanniques : études de genre, UBFC), Srecko Jurisic (langue et littérature italiennes : études méditerranéennes, Univ.Split) et Dalibor Prancevic (histoire de l’art moderne et contemporain, Univ. Split)
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Comité scientifique/Scientific committee :
- Delphine Bière (Histoire de l’art moderne et contemporain : études de genre, Univ. Lille)
- Patrice Bouche (Langue et civilisation britanniques, UBFC)
- Elena Bovo (Langue et littérature italiennes : philosophie et études de genre, UBFC)
- Anne-Sophie Calinon (Sciences du Langage, Français Langue Etrangère, UBFC)
- Bertrand Degott (Langue et littérature française : poésie contemporaine, UBFC)
- Jean-François Dupeyron (Philosophie, Univ. Bordeaux Montaigne, SPH - sciences, philosophie, humanité, EA 4574)
- Constance de Gourcy, (Sociologie des migrations, Univ. Aix-Marseille, Laboratoire Méditerranéen de Sociologie, Lames, CNRS).
- Fabrizio Impellizzeri (Littérature française, Univ. Catane, Italie)
- Valérie Morisson (Langue et civilisation britanniques : arts visuels, UBFC)
- Boris Skvorac (Langue et littérature croates/Centre d’études comparatistes, Etudes coréennes, Univ. Split)
- Nathalie Thamin (Sciences du Langage, Français Langue Etrangère, UBFC)
- Rose-Marie Volle (Sciences du langage, Univ. Montpellier 3)