Compte rendu publié dans Acta fabula : "Littérature & philosophie mêlées : Novalis & la forme poétique de la vie" par Renaud Lejosne-Guigon.
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Olivier Schefer, Novalis
Paris : Editions du Félin, coll. "Les marches du temps", 2011.
EAN 9782866457501
276 p.
Prix 25 EUR
Présentation de l'éditeur :
« Toutes les limites n’existent que pour être dépassées – et ainsi de suite », Novalis.
Lumineuse comme le cristal et mobile comme le pollen, l’oeuvre protéiforme de Novalis (1772-1801) ne cesse de bousculer les dogmes, de transgresser les cloisonnements, de repousser les limites. Il aura suffi de quelques brèves années à ce jeune poète philosophe pour repenser et rêver l’unité entre les contraires, à travers des manuscrits tels que Le Brouillon général, le poème mystique des Hymnes à la Nuit ou son roman poétique, Henri d’Ofterdingen. Par-delà les clichés sur la sentimentalité romantique et son prétendu catholicisme, cette biographie intellectuelle voudrait rendre justice à l’ambition synthétique et réformatrice de cette oeuvre audacieuse qui se donne pour tâche de romantiser le monde. Cet ouvrage se propose donc d’examiner la part lyrique, théorique, romanesque, religieuse et politique de l’oeuvre de Novalis. Mais avant d’être un rêve philosophique ou littéraire, la romantisation est l’affaire de la biographie. La pensée et l’écriture de Novalis dialoguent avec sa propre vie, qu’elles dépassent ou dont elles réinventent la forme. Le désir d’absolu se brise en mille fragments sur les accidents du monde et se rejoue sur les contingences propres à toute existence. Chez Novalis, celles-ci ont pour nom : amitié, amour, deuil et maladie. Que vaudraient une pensée et un poème qui n’auraient pas traversé l’épaisseur d’un corps ?
Olivier Schefer est maître de conférence d’Esthétique et de Philosophie de l’art à l’Université Paris I (Panthéon Sorbonne). Spécialiste de la philosophie et de l’esthétique romantique, il a notamment co-édité une anthologie critique du romantisme allemand, La Forme poétique du monde, José Corti, 2003, et traduit plusieurs manuscrits posthumes de Novalis, Semences, Allia, 2004, Le Brouillon général, Allia, 2000.
Il a récemment publié deux essais sur les figures littéraires et cinématographiques du mort-vivant et du somnambule : Des revenants. Corps, lieux, images, Bayard, 2009, Variations nocturnes, Vrin, 2008.
Il signe, en 2011, la préface d’un titre de Théophile Gautier, Histoire du romantisme, aux Éditions du Félin.