Édition
Nouvelle parution
Ovide, Les Métamorphoses (éd. M. Cosnay)

Ovide, Les Métamorphoses (éd. M. Cosnay)

Publié le par Marc Escola

Compte rendu publié dans Acta fabula (décembre 2017, vol. 18, n°10) : Pierre-Elie Pichot, "La flamme éteinte se rallume : lectures du livre VII des Métamorphoses d'Ovide nouvellement traduites par Marie Cosnay"

 

Les Métamorphoses

Ovide

Marie Cosnay (Traducteur), Pierre Judet de La Combe (Préfacier)

Date de parution : 05/10/2017
Editeur : L'Ogre Editions
ISBN : 979-10-93606-99-6
EAN : 9791093606996
Nb. de pages : 518 p.

 

La traduction d’un livre aussi extraordinaire que Les Métamorphoses d’Ovide relève d’une forme de folie. Imaginez : une traduction fleuve de plus de dix ans et de quelque 12 000 vers. Pourtant ce projet semble découler naturellement de l’activité d’écrivaine et de traductrice de Marie Cosnay. En 2006, alors que Marie Cosnay enseigne les lettres classiques au collège depuis de nombreuses années, les livres X, XI, XII des Métamorphoses d’Ovide sont inscrits au programme du baccalauréat littéraire. L’Éducation nationale utilise des adaptations vite éditées de l’une des traductions existantes des Métamorphoses, versions qui permettent au lecteur d’avoir accès au contenu mais pas à sa dimension littéraire et poétique. Alors, Marie Cosnay se lance dans la traduction de ces trois chants à destination des Terminales. La première réaction des jeunes élèves et de leurs professeurs, c’est qu’ils n’imaginaient pas Ovide si contemporain. Si contemporain ! Le projet est lancé, et elle reprend Les Métamorphoses depuis le livre I pour en achever la traduction en juin 2016. On imagine la constance et l’énergie incroyable qu’il a fallu puiser pour en arriver à bout. Une nouvelle traduction donc, qui vient s’ajouter à celles de Georges Lafaye et d’Olivier Sers aux Belles Lettres ou à celle de Danielle Robert chez Actes Sud.

 

Non seulement Les Métamorphoses fait partie de ces œuvres qui méritent et appellent plusieurs traductions, mais il en manquait une, celle qui révélerait toute la modernité de l’écriture d’Ovide et qu’on lirait non pas comme un texte antique, mais comme de la poésie ou comme un roman d’aventure.

 

Traduire, c’est construire à partir de ce qui a été construit, recommencer en partant des mêmes principes. On en rajoute une couche : on re-re-fait le monde, le nôtre, en partant de très loin, celui du vieil Ovide d’il y a 21 siècles. Il s’agit de sortir Ovide du décor et des classes de latin, et de réussir avec Ovide ce que Jean-Michel Déprats a fait avec Shakespeare ou André Markowicz avec Dostoïevski. Le latin d’Ovide est novateur, c’est un latin qui lui est propre (qui est fait de plein de choses, de grec, de pas mal de Virgile, etc.). Quand il écrit Les Métamorphoses, il n’obéit pas tout à fait aux règles et aux codes littéraires de son époque. C’est cette originalité que Marie tente de traduire. Durant toutes ces années, quand elle écrit, c’est avec le compagnonnage d’Ovide, et quand elle traduit, c’est toute la diversité de son écriture, au croisement du récit, de la poésie et de la réflexion politique, qui converge vers un but, rendre aux Métamorphoses sa dimension orale, populaire et contemporaine.

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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :

"La traduction métamorphose", par C. Paulian.