
Au sommaire du n° 57 de la revue Vacarme, un entretien avec Florence Dupont:
Qu’est-ce qu’un esprit libre ? Par définition, il est impossible de l’enfermer dans une catégorie qui nierait sa liberté. Mais on peut au moins en concevoir une approche négative : c’est un esprit perpétuellement contre — contre son temps, contre les évidences, contre lui-même, cherchant moins des amis que des ennemis dignes de lui ; et en fuite — on croit le saisir ici et il est déjà là.
Nul doute que Florence Dupont appartient à cette rare lignée de penseurs tant son oeuvre latinise et hellénise à coups de marteau comme d’autres philosophaient, faisant voler en éclats les idoles trop vite admises, y compris celles de son propre camp. La tragédie antique ? Elle n’existe pas. La latinité, l’identité romaine ? Une rigolade dépourvue de sens. Homère ? Un peu la même chose que la série Dallas. Aristote ? Le vampire du théâtre occidental. Nietzsche lui-même ? Un métaphysicien qui n’a rien compris à la tragédie grecque.