Compte rendu publié dans le dossier critique d'Acta fabula "L'aire du témoin" (Juin-Juillet 2013, Vol. 14, n° 5) : "Pour que le génocide khmer rouge ne soit jamais un « détail » : le témoignage de Rithy Panh" par Frédérik Detue.
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Rithy Panh (avec Christophe Bataille), L'Élimination
Paris : Grasset, 2012.
336 p.
EAN 9782246772811
Prix 19EUR
Présentation de l'éditeur :
"A douze ans, je perds toute ma famille en quelques semaines. Mon grand frère, parti seul à pied vers notre maison de Phnom Penh. Mon beau-frère médecin, exécuté au bord de la route. Mon père, qui décide de ne plus s'alimenter. Ma mère, qui s'allonge à l'hôpital de Mong, dans le lit où vient de mourir une de ses filles. Mes nièces et mes neveux. Tous emportés par la cruauté et la folie khmère rouge. J'étais sans famille. J'étais sans nom. J'étais sans visage. Ainsi je suis resté vivant, car je n'étais plus rien."
Trente ans après la fin du régime de Pol Pot, qui fit 1.7 millions de morts, l'enfant est devenu un cinéaste réputé. Il décide de questionner un des grands responsables de ce génocide : Duch, qui n'est ni un homme banal ni un démon, mais un organisateur éduqué, un bourreau qui parle, oublie, ment, explique, travaille sa légende.
L'élimination est le récit de cette confrontation hors du commun. Un grand livre sur notre histoire, sur la question du mal, dans la lignée de Si c'est un homme de Primo Levi, et de La nuit d'Elie Wiesel.