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Rêves d'autorité dans le discours et la pratique des Lumières. Expérience, expérimentation et manipulation

Rêves d'autorité dans le discours et la pratique des Lumières. Expérience, expérimentation et manipulation

Publié le par Alexandre Gefen (Source : Laurine QUETIN)

Rêves d'autorité dans le discours et la pratique des Lumières.

Expérience, expérimentation et manipulation.

 

      Ce colloque revient sur la question des modèles scientifiques et de leur présence dans la production philosophique et littéraire des Lumières.

Au XVIIIe siècle, la science se fait expérimentale, c'est à dire mesurable et reproductible. Les expériences ouvertes au public se multiplient. La science se défend d'être spéculative même si bien des réactions se dessinent aux marges du mouvement antiphilosophique (cf les Etudes de la nature de Bernardin de  Saint-Pierre) ou dans l'essor de l'occultisme et de l'illuminisme à la veille de la Révolution.

      Cependant parce que la science nouvelle se diffuse, que l'expérience possède une valeur de preuve de vérité, parce que l'on passe de l'impression, de la sensation à la mesure de ses effets, on se propose de faire du roman lui-même une expérimentation sentimentale ou morale. Avec Jacques le fataliste, le roman devient en lui-même et par lui-même une expérimentation narrative. On essaie de nouveaux systèmes de crédibilité narrative en se jouant par ailleurs des arbitraires du roman, de sa codification traditionnelle.

      Avant ces expérimentations romanesques, le théâtre de Marivaux apparaissait déjà comme un théâtre de l'expérimentation et il existe par ailleurs de nombreuses oeuvres, de formes très diverses, dont le thème central est l'expérimentation pédagogique ou éducative. La mise en oeuvre de l'expérimentation, l'usage qu'on en fait, le rôle dévolu au romancier, montreur d'ombres mais doté du pouvoir d'influer sur le lecteur, de le manoeuvrer, de suggérer ses émotions et peut-être ses comportements conduisent à avancer l'hypothèse d'un imaginaire de la manipulation et de l'autorité qui révèle par les voies du roman d'abord, puis de la politique ensuite, un non-dit du mouvement philosophique lui-même. bien des faits confortent cette hypothèse et notamment l'émergence de deux grandes oeuvres de la fin du XVIIIe siècle : le premier est le roman tragique de la manipulation (Les liaisons dangereuses), le second est la mise à jour du caractère manipulateur de l'oeuvre romanesque (Jacques le fataliste).

      Nous nous proposons donc en dernière analyse, d'interroger, par ces voies détournées, ce que les Lumières cachent de rêves de maîtrise et d'autorité.

      Ce colloque international aura lieu les 6 et 7 décembre 2012. Il est partie prenante du programme de recherches de la nouvelle équipe Interactions Culturelles et Discursives (cf. programme global de l'équipe : "Autorité") de l'Université François-Rabelais de Tours. Il présente l'originalité de réunir les enseignants-chercheurs, doctorants et jeunes chercheurs du Réseau Lumières (Tours, Orléans, Poitiers). Il s'appuie par ailleurs sur la coopération de l'Université François-Rabelais de Tours avec l'Université Laval de Québec.     

Les propositions de communication sont à envoyer jusqu’au 30 avril 2012 à tatin-gourier@univ-tours.fr  »