Compte rendu publié dans le dossier critique d'Acta fabula "Le mal, en mots et en images" (novembre-décembre 2011, Vol. 12, n°9) : "Le film, un lieu de mémoire : l’inimaginable mis en images" par Perrine Coudurier.
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Sylvie Rollet, Une éthique du regard. Le cinéma face à la catastrophe d'Alain Resnais à Rithy Panh
Paris : Hermann, coll. "Fictions pensantes", 2011.
276 p.
Prix : 28EUR.
EAN : 9782705680848.
Présentation de l'éditeur :
Comment évoquer, avec les moyens du cinéma, ce qui ne peut être représenté, la destruction des Juifs d’Europe, l’extermination des Arméniens ou l’élimination du quart de la population cambodgienne par les Khmers rouges ? Cette question est au coeur de Nuit et Brouillard, Images du monde et inscription de la guerre, Sursis, Calendar, Ararat, Shoah et S21. Ces « films-témoins » instaurent une scène où le regard est sommé de voir qu’il n’a rien vu et que la Catastrophe reste à penser. Resnais, Farocki, Egoyan, Lanzmann et Panh adoptent certes des formes cinématographiques différentes, entre témoignage et fiction, mais, comme le démontre Sylvie Rollet dans cet essai, ils manifestent une même exigence. Ne voulant ni représenter ni réparer ce qui par définition est irreprésentable et irréparable, ils inscrivent la lacune au coeur des images. L’« éthique du regard » à laquelle ils obéissent relance inlassablement notre désir de percevoir et de comprendre l’événement, qui, de la sorte, devient imaginable.
AUTEUR:
Maître de conférences habilitée à diriger des recherches en esthétique du cinéma à l’université Sorbonne Nouvelle - Paris-III, Sylvie Rollet est l’auteur de deux ouvrages personnels et de plus de quatre-vingt articles. Elle a également dirigé deux volumes collectifs consacrés aux liens entre cinéma et mémoire.
Directrice du programme « Mémoires, archives et création » subventionné par la FMS, elle codirige le programme interuniversitaire (Paris-I, Paris-III, Paris-VIII) sur le cinéma et l’histoire :« Théâtre de la mémoire ».