Compte rendu publié dans Acta fabula : "Autour d’une absence : non-lecture(s), lectures & délecture " par Catherine Mazauric.
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Autour des "livres que l'on n'a pas lus"
Tomasz Swoboda, Ewa Wierzbowska et Olga Wronska (dir.)
Sopot : Cahiers de l'équipe de Recherches en Théorie Appliquée (ERTA), 2011
EAN : 9788375312102
"La psychanalyse est présente dans mes livres par une certaine forme de non-savoir, évidemment poussée à sa caricature avec Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ?, dont le narrateur se vante de parler de textes qu’il ne connaît pas. Mais c’est en fait l’ensemble de mes livres qui sont écrits par des narrateurs instables, incertains, incultes, assez fous comme je le suis moi-même, même si j’espère être un peu moins fou qu’eux ! Cette énonciation au second degré tente de trancher avec un certain discours des sciences humaines, qui est affirmatif, assertif, tenu par des auteurs assurés de ce qu’ils disent, et donc assez dogmatiques. Mes livres, en revanche, sont écrits par des narrateurs qui diffèrent de moi et qui tiennent des énoncés avec lesquels je ne suis que partiellement en accord. Pour moi, la psychanalyse passe dans cette distance critique avec le langage." - Pierre Bayard
Table des matières
Michał Piotr Mrozowicki, Préface
ERTA, Avant-propos
Ne pas lire, théoriserStanisław Rosiek : Comment parler la langue que l’on ne connaît (presque) pas
Adam Jarosz : En marge de « Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ? » de Pierre Bayard : les enjeux psychologiques de l’interpétation des livres non lus
Paulina Tarasewicz : Devenir le (non-)lecteur
Ewa M. Wierzbowska : Le lecteur intimidé ou les lectures dévalorisées des adolescents
Miroslava Novotná : Comment attirer les jeunes à la lecture ?
Marie Baudry : Classer, noter et juger les livres que l’on n’a pas lus : enjeux et problèmes de l’injonction à la relecture
Barbara Brzezicka : Le « principe de ne pas lire » dans le contexte derridien
Marie Gil : « Inachever » la lecture
Tomasz Swoboda : Comment aimer les livres que l’on n’a pas lus ? Réflexions en marge de quelques livres oubliés
Marie-José Fourtanier : De la rencontre et de l’oubli : les livres entre non-lecture et « délecture ». L’exemple de Nadja d’André Breton
Ne pas lire, comparer
Danièle Chauvin : Peut-on appliquer la Bible aux paradoxes de Pierre Bayard ?
Katarzyna Kotowska : Entre lecture et non-lecture : la Bible dans la société catholique polonaise
Soufian Al Karjousli : Je ne sais ni lire ni écrire, mais « j’ai lu le Coran »
Anna Chęćka-Gotkowicz : Peut-on parler d’une musique que l’on n’a pas entendue ?
Jadwiga Bodzińska : Comment parler des livres que l’on n’a pas lus, mais que l’on a entendus ? Le cas de Christian Gailly
Anna Martuszewska : Comment lisent le chat Murr d’E. T. A. Hoffmann et le rat Firmin de Sam Savage : du livre mâché au livre parcouru
Grażyna Starak : L’oeuvre dramatique de Bernard-Marie Koltès face aux grands tragiques grecs et français
Katarzyna Gadomska : Le fantastique et le phénomène des livres que l’on n’a pas lus : le cas de Qu’était-ce ? de Fitz James O’Brien et du Horla de Guy de Maupassant
Ne pas lire, analyser
Joanna Pietrzak-Thébault : Les perles de la Baltique
Tomasz Wysłobocki : Contre la lecture des femmes, ou un livre dangereux que l’on n’a pas lu
Maja Pawłowska : Comment parler d’Homère sans l’avoir lu : Artamène ou le Grand Cyrus de Mlle de Scudéry
Olga Wrońska : Comment et pourquoi parler des livres que l’on n’a pas lus ? La formule de Gombrowicz
Czesław Grzesiak : Des livres non lus et non écrits dans le Nouveau Roman
Anna Maziarczyk : Enrique Vila-Matas ou le charme discret de l’érudition
Katarzyna Thiel-Jańczuk : Écrivain en tant que « non-lecteur » : le cas de Pierre Michon
Kathleen Gyssels : Le sec et l’humide, ou la différence du traitement de la shoah sous les plumes d’André Schwarz-Bart et de Jonathan Littell
Perspectives de la non-lecture : entretien avec Pierre Bayard