V. Pietrasik, La Satire en jeu. Critique et scepticisme en Allemagne à la fin du XVIIIe siècle
Vanessa Pietrasik, La Satire en jeu. Critique et scepticisme en Allemagne à la fin du XVIIIe siècle
Tusson : Du Lérot, coll. "Transferts", 2011.
EAN 9782355480478.
Prix 35EUR
328 p.
Présentation de l'éditeur :
Envisagée depuis ses origines littéraires dans une perspective pragmatique, définie selon son efficacité morale, la satire fut l'un des modes d'expression littéraires les plus goûtés des écrivains des Lumières qui, dans leur désir d'éduquer le genre humain, comptaient sur l'effet prétendument réformateur de la littérature. Siècle de la critique par excellence, le XVIIIe siècle représenta l'âge d'or de la littérature satirique, sous le patronage de Swift, Liscow ou encore Voltaire. Les attaques fusaient tous azimuts. Qu'advint-il toutefois de ce mode d'expression littéraire lorsque, à partir des années 1770, le scepticisme gagna progressivement les penseurs de l'époque? Si la satire était efficace, elle n'aurait pas fait long feu: elle aurait disparu avec les défauts qu'elle aurait permis d'éradiquer. Poussé à son degré ultime, le scepticisme conduisit les satiristes allemands à s'interroger sur la finalité, voire la légitimité, de leur activité. Lorsque la critique s'universalise et finit par toucher celui-là même qui la rédige, c'est la satire elle-même qui est menacée. L'évolution rapide et en profondeur du champ littéraire de l'époque contribua en outre à attiser le sentiment général d'incertitude ainsi que les tensions entre ses différents acteurs.
Héritiers de Swift et de Liscow, imitateurs de Sterne ou de Voltaire, lecteurs assidus de Lucien, les satiristes allemands de la fin du XVIIIe siècle tentent de renouveler une activité apparemment dans l'impasse. Une nouvelle approche s'esquisse alors, apparemment oxymorique, dans tous les cas provocante, celle d'une satire ludique. Lorsque la satire est en jeu, le jeu est peut-être l'ultime moyen de sauver la satire.