Atelier | éditos

Le roman et les ailes du désir

Le roman et les ailes du désir

L'heure luxueuse du loisir romanesque

L'heure luxueuse du loisir romanesque

Une marquise et une pendule hantent depuis un siècle la théorie du récit et l'histoire du roman, l'une et l'autre introduites en grande pompe par André Breton dans le Manifeste du surréalisme (1924) au moment de lancer l'anathème contre le genre romanesque. Pour fêter le centenaire de la marquise, Marc Escola s'arrête sur "L'heure luxueuse du loisir romanesque", en réunissant une anthologie de textes méditant la phrase attribuée par Breton à Valéry pour dénoncer l'arbitraire du romancier : "La marquise sortit à cinq heures".

(Illustr. : Jean Béraud, Le Pont des Arts par grand vent, ca. 1880)

Critique et transfictionnalité

Critique et transfictionnalité

Le discours critique peut-il revendiquer une activité qui relève de l'imagination fictionnelle ? Est-il à même d'assumer une dimension transfictionnelle ? En d'autres termes : peut-il s'autoriser à étendre délibérément la diégèse du texte pour pouvoir le commenter ? Telles étaient les questions adressées par Marc Escola à Richard Saint-Gelais, au terme d'une relecture du dernier chapitre de Fictions transfuges (Seuil, 2011) menée dans le cadre d'un séminaire sur les parafictionnalisations tenu au printemps 2023 à l'Université de Lausanne. À la rubrique "Transfictionnalité", l'Atelier de théorie littéraire accueille la transcription de ce dialogue sous le titre "Critique et transfictionnalité".

Arts littéraires

Arts littéraires

L'exercice de la littérature n'est pas, en soi, attaché à la forme matérielle du livre : on pourrait résumer trois cents ans d'histoire de la littérature et du livre en disant qu'il y a eu une accointance profitable entre la montée d'une pratique culturelle et celle d'une industrie avec l'entrée dans la culture médiatique. La quasi-équivalence qu'il faut constamment déconstruire entre l'œuvre littéraire et son support a longtemps repoussé dans l'ombre des pratiques d'écriture et de diffusion qui n'empruntaient pas la forme du codex : performances orales (de poésie) ; tracts et affiches ; lectures publiques de textes ; diffusion dans les journaux et périodiques ; publications artisanales ; expositions de textes littéraires ; spectacles de contes... Ces formes et contextes, jugés mineurs par contraste (symbolique et quantitatif), restent depuis toujours des manifestations satellitaires du phénomène littérature, de mieux en mieux étudiées. René Audet avance dans l'Atelier de théorie littéraire une proposition d'ensemble pour une cartographie des arts littéraires.

La mémoire matérielle de la littérature

La mémoire matérielle de la littérature

Que reste-t-il des années 60-70 dans la littérature d'aujourd'hui ? se demandait Dominique Viart dans le texte conclusif du volume Amnésies françaises à l'époque gaullienne (1958-1981) publié en 2021 sous la direction de Nelly Wolf (Classiques Garnier). Il donne aujourd'hui à l'Atelier de théorie littéraire une nouvelle version de cet essai sous le titre "Les objets et la mémoire matérielle : regards contemporains sur les années Soixante". Il y fait la démonstration que, pour les textes littéraires comme pour les œuvres cinématographiques, ce sont les objets qui permettent d'identifier une période : les voitures, la signalisation, les objets quotidiens, les publicités (que l'on appelait alors les "réclames")… Nombre de textes contemporaons s'attachent ainsi à la présence et à la qualité des objets, en leur conférant un statut nouveau dans l'espace romanesque : Annie Ernaux dans Les Années, Jean Rouaud dans les premiers volumes de sa fresque familiale, François Bon dans Mécanique et Temps machine, Pierre Bergounioux, Jean Echenoz ou encore Pascal Quignard.

L'essai de Dominique Viart trouve logiquement sa place à l'entrée Chose de l'Atelier de théorie littéraire. Rappelons le récent dossier critique sur la culture matérielle, au sommaire de mars d'Acta fabula sous le titre : "Les objets mode d'emploi", à l'initiative de Joséphine Vodoz.

Photo.: La 2 CV sous la pluie, Paris, 1957 ©Sabine Weiss, coll. Photo Élysée, Lausanne.

Résolument épimodernes !

Résolument épimodernes !

L'Atelier de théorie littéraire avait publié un extrait de l'essai d'Emmanuel Bouju, Épimodernes. Nouvelles « leçons américaines » sur l'actualité du roman lors de sa parution en libre accès aux éditions Codicille (Québec) en 2020 : "Le disque magique de l'autorité. Sur le dernier roman de Roberto Bolaño". Il donne aujourd'hui à lire le texte de l'entretien de l'auteur avec Matthieu Messager, paru dans la livraison de décembre 2022 de la revue Europe : "Pour une critique épimoderne. Entretien avec Emmanuel Bouju".

De la reconnaissance

De la reconnaissance

La collection "Théorie de la littérature" des Classiques Garnier accueille la version française, très attendue, de l'essai de Terence Cave : Poétiques de l’anagnorisis. Le poéticien y retrace l’histoire du terme et explore les enjeux théoriques fondamentaux du procédé. La scène de reconnaissance est en effet aussi populaire qu’elle est suspecte aux yeux de la critique. Fabula vous invite à lire la Préface à cette traduction française, signée par Terence Cave…

En mai dernier, Nathalie Kremer faisait paraître avec Kris Peeters et Beatrijs Vanacker le volume La Reconnaissance littéraire. Hommages à Jan Herman dans la collection "La République des Lettres" (Peeters), qui traite de la question de la reconnaissance littéraire sous trois angles d'approche : diégétique, comme ressort de l'intrigue ; poétique, comme mécanisme par lequel l'œuvre romanesque se donne à lire et à reconnaître comme fiction ; pragmatique, comme facteur de réception et de transmission culturelle des textes de l'Ancien Régime. Fabula donnait alors à lire le texte intégral de l'Introduction…

Pour l'Atelier de théorie littéraire de Fabula, Nathalie Kremer a extrait deux réflexions de sa propre contribution, sur le sens de la reconnaissance selon Paul Ricœur et sur le travail oblique de la reconnaissance dans les fictions du XVIIIe s., réunies sous le titre "Signes de reconnaissance"…

Dialogue entre une romancière et un linguiste

Dialogue entre une romancière et un linguiste

Spécialiste de sciences du langage, Alain Rabatel a consacré quatre articles successifs aux spécificités du discours rapporté (ou discours représenté) dans les romans noirs de Dominique Manotti : Sombre sentier, À nos chevaux, Nos fantastiques années fric, Racket et Marseille 73. Les occurrences étudiées étaient si novatrices et singulières en elles-mêmes, comme pour leur rapport avec la narration et la position de la narratrice envers ses personnages et les univers représentés, que le théoricien a eu l'envie d'en savoir plus, en dialoguant avec la romancière, par ailleurs historienne de profession. C'est cet entretien resté inédit que l'Atelier de théorie littéraire de Fabula donne à lire, sous le titre : "La représentation des discours des personnages, la narration, la vie et le lecteur. (Dialogue entre une auteure de romans noirs et un linguiste)", par Dominique Manotti et Alain Rabatel.

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