Léopold Sédar Senghor, Yambo Ouologuem ou Mohamed Mbougar Sarr, le prix Goncourt 2021, sont-ils des aliénés ? Méritent-ils cet opprobre originel jeté sur certains intellectuels africains conduisant à leur disqualification ?
Dans le contexte actuel de promotion des pensées décoloniale et postcoloniale, entre querelles fratricides et surenchère identitaire, un long malaise persiste dans les relations entre les écrivains et artistes africains et l’ancienne puissance coloniale, notamment française. À rebours des thèses les plus établies, l’auteur balaye plus d’un demi-siècle d’histoire des idées et de textes fondateurs en Afrique, pointant les excommunications, dénonçant la confiscation de tout débat pluriel et le dévoiement du processus de décolonisation.
Il souligne la nature profonde de la blessure : la présence au coeur même de la prétention décoloniale actuelle du système colonial, et une relégation perpétuelle à la réaction plaintive. Un essai roboratif pour assumer l’histoire commune, sans absolution ni obsession, et pour se défaire du poids mortifère du ressassement.
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El Hadj Souleymane Gassama, dit Elgas, est journaliste, écrivain et docteur en sociologie. Il est né à Saint-Louis, a grandi à Ziguinchor au Sénégal, et vit depuis une quinzaine d’années en France. Ses recherches portent sur le don, la dette et les transferts d’argent. Il s’intéresse particulièrement aux questions d’identité, de démographie et de démocratie sur le continent africain, et à ses rapports avec la France. Il a publié un carnet de voyage, Un Dieu et des moeurs (Présence africaine, 2015), une biographie, Fadilou Diop, un Juste (Vives Voix, 2021), un roman, Mâle noir (Ovadia, 2021) et un recueil de chroniques, Inventaire des idoles (Ovadia/ Sédar, 2022).
Sophie Bessis est historienne et journaliste. Ancienne rédactrice en chef de Jeune Afrique, elle a enseigné l’économie politique et l’histoire de l’Afrique contemporaine à l’Inalco et à Paris I. Elle a publié une quinzaine d’ouvrages, dont les deux derniers sont : Histoire de la Tunisie de Carthage à nos jours (Tallandier, 2019) et Je vous écris d’une autre rive, lettre à Hannah Arendt (Elyzad, 2021).
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Amère Françafrique", par Elara Bertho (en ligne le 15 mars 2023).
Chroniqueur assassin, Elgas livre une satire terriblement lucide de la relation franco-sénégalaise et, au-delà, de la Françafrique en ses avatars contemporains. À travers un inventaire d’idoles fantasmées et d’idoles déchues, Elgas ausculte la notion de « ressentiment » postcolonial, qui a beaucoup à voir avec l’amertume étudiée par Cynthia Fleury dans Ci-gît l’amer. Guérir du ressentiment (Gallimard, 2020). Matrice des autoritarismes, le danger de l’insatisfaction et du ressentiment semble être la marque les relations postcoloniales.
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Revue de presse
TV5 MONDE – Christian Eboule – 2 mars 2023
TV5 MONDE AFRIQUE – Namouri Dosso – 1 mars 2023
LE POINT – Valérie Marin-La-Meslée – 1 mars 2023