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Féminicides et autres éléments mortifères dans la littérature féminine : un essai de Féminicicréatie ?

Féminicides et autres éléments mortifères dans la littérature féminine : un essai de Féminicicréatie ?

Publié le par Esther Demoulin (Source : Chantal BONONO)

JOURNÉES  D’ÉTUDES : ACEL (UYI/FALSH &  CERLICO UYI/ENS) DU 27  AU  28  NOVEMBRE 2024 à  L’ENS/ UYI

Féminicides et autres  éléments mortifères dans la littérature féminine : un essai de Féminicicréatie ?

                 Sous la coordination du Pr Chantal BONONO, UYI/ENS, Drs  Marie-Cécile BOUGUIA et Eulalie-Patricia ESSOMBA, UYI/ENS

ARGUMENTAIRE :         
            La popularisation  du terme féminicide ainsi que sa nouvelle acception relèvent des travaux d’une sociologue sud-africaine Diana Russell qui le prononce pour la première fois en 1976. L’année 1992 voit la consécration du concept grâce à un ouvrage commun fondateur, Femicide : the Politics of Woman Killing, publié par Russel et sa collègue britannique, Jill Radford.

La génèse  du phénomène est assez complexe. Une comédie de Paul Scarron  en 1652 « faire femmicide » traduit le désir d’un homme de brutaliser une femme. En 1853, l’ethnologue Christine Gamita relève dans un écrit d’Alphonse Toussennel que ce sont les «  violences faites aux femmes. » En 1863, dans  Le Monde, Jules Leconte forge « lacet fémicide » qui laisse entendre que les femmes disposent d’une arme pour torturer les hommes et les avoir à leur merci. Enfin, en 1887, le journal  Le Rappel voit dans le féminicide le meurtre d’une femme par sa compagne  et le suicide de la meurtrière.

Quoiqu’il en soit, si on s’en tient à l’étymologie latine, le terme féminicide provient de la  racine femina qui signifie  femelle, femme et du suffixe cide qui ressortit à caesum cicidi caedere, qui renvoie à « frapper, battre, tuer, massacrer ». 

Pour l'Organisation Mondiale de la Santé, le féminicide est l’« homicide volontaire d'une femme, au simple motif qu'elle est une femme » mais il existe des définitions plus larges qui incluent tout meurtre de filles ou de femmes ( https://www.who.int/fr/publications-detail/WHO-RHR-12.38 29 septembre 2012). D’autres synonymes « fémicide,  gynécide ou gynocide » désignent aussi ce fléau dont les perceptions, la prise en compte juridique, les  modes de lutte varient suivant les cultures, les régions, voire les pays.

 Selon les rapports de l’UNODC « les féminicides sont majoritairemnt commis par des hommes ». De plus en plus, les statistiques démontrent la montée galopante de ce phénomène, à l’exemple de celles  de 2021, présentées comme suit :  

 « les féminicides touchent les femmes issues de tous les continents. Si l’on compare le nombre de féminicides par région du monde, on observe que l’Asie arrive en tête avec 20 000 femmes assassinées en 2017, devant l’Afrique (19 000), le continent américain (8 000), l’Europe (3 000), et l’Océanie (300). Néanmoins, avec un taux d’homicides conjugaux/familiaux de 3,1 pour 100 000 femmes, l’Afrique est la région où les femmes ont le plus de risques de se faire tuer par un partenaire intime ou un membre de la famille. L’Europe est, quant à elle, le continent où le risque est le plus faible (0,7 pour 100 000 femmes), bien après le continent américain (1,6), l’Océanie (1,3) ou encore l’Asie (0,9) »  (https://www.onufemmes.fr/nos-actualites/2019/11/25/feminicides-etat-des-lieux-de-la-situation-dans-le-monde).

Force nous est de constater que les chiffres grimpent vertigineusement d’autant plus qu’en 2022, les rapports de l’ONU dans le monde ont estimé qu’il y avait plus de 120 féminicides par jour. Par ailleurs, des statistiques plus récentes signalent qu’il y a déjà comme une explosion en 2023 en tenant seulement compte du seul mois de janvier. 

L’objectif de ce projet est de suivre, par le biais des littératures féminines la mise en texte de ce phénomène de plus en plus fréquent chez les auteures ; d’où le terme « féminicicréatie » qui embrassera tous les « meurtres » de femmes, ainsi que d’autres éléments mortifères dans l’univers littéraire féminin. Les auteures ont de plus en plus tendance à textualiser l’agonie et la mise à mort de leurs personnages. Il sera question de nous attarder sur tous les crimes qui traversent l’univers fictif féminin et de trouver un lien avec le crime contre la femme d’une part et d’autre part de trouver en quoi ces crimes fécondent la création littéraire féminine. Comme faisant écho ou comme pour pallier ce qui se déroule dans la société actuelle, l’univers fictif semble  offrir  une grande plateforme à ce fléau atemporel, lequel  plonge ses racines autant dans certaines sciences humaines que dans l’esthétique des auteures.

De façon plus claire, la féminicicréatie renverrait à tout ce qui est mortifère dans l’écriture féminine dont l’auteure se nourrit consciemment ou non pour sa création au travers des féminicides explicites comme les homicides sur les femmes, les enfants, et même les époux ou compagnons ou encore des féminicides implicites et autres éléments mortifères, à l’exemple de  la martyrisation, la victimisation, l’autoflagellation, entre autres,  dont sont victimes leurs personnages. Le concept serait donc une thématique, une esthétique bref une poétique féminine de la mort de la femme, mort physique ou sociale dans l’écriture, mort patente ou latente. En somme, qu’on tue la femme ou que la femme tue c’est en fait elle qui en est la victime, celle qui en souffre le plus, celle qui en est la plus marquée. L’auteure serait-elle donc son propre anthropophage à travers cette sorte de créativité qui semble proliférer ? 

Les contributeurs pourront s’attarder sur les interrogations suivantes : Qu’est-ce qui explique les féminicides ? Comment sont-elles représentées (présentées ?) dans la littérature féminine ? Quels sont les archétypes d’une écriture féminicide ?  L’écriture libère-t-elle les auteures de leur univers carcéral ou au contraire les y enferme-t-elle ? Quel est le fantasme poursuivi par ces auteures ? Qu’en est-il du meurtre de la femme lorsqu’il est rendu par une écriture féminine ? Dans quelle mesure peut-on parler de féminicréatie ? D’écriture féminicide ? Y a-t-il un champ possible pour une féminicitude ?

Les contributeurs pourraient s’intéresser aux axes suivants qui ne sont pas exhaustifs : 
- Univers fictifs et meurtres contre les femmes (Les 11 formes de féminicides récensés par l’ONUDC)
- Féminisme / féminicide : quand la femme tue
- Les mobiles endogènes et exogènes des féminicides
- D’autres éléments mortifères dans la création littéraire féminine
- Geôliers et criminels des femmes
- Univers carcéral de/ dans l’écriture féminine
- Prévention et remédiation des féminicides
- Féminicicréatie et féminicitude ?


Les propositions de contributions sont adressées au 

Pr Chantal Bonono : bononochantal@gmail.com 

Dr Eulalie-Patricia Essomba : eulalipatri@yahoo.fr 

Dr Marie-Cécile Bouguia : maryves29@yahoo.fr 

Chronogramme

1) Délai de proposition des communications résumés en 250 mots, avec 6 termes clés : fin août 2024

2) Date de retour des propositions et avis : fin septembre 2024

3) Rédaction des articles : de juin à fin octobre 2024

4) Journées d’études et communications :  27  AU  28  novembre 2024

5) Corrections des articles et soumission aux experts : de décembre 2024 à avril 2025

6) Retour et dernières corrections : mai  2025

7) Publication de l’ouvrage : septembre  2025

NB :    -  Utilisez la méthode APA, 

           - Les journées se dérouleront suivant le mode hybrique : distanciel et présentiel

COMITÉ D’ORGANISATION :

-       Pr  Marie-Thérèse Patricia Bissa Enama,  Directrice ENS /UYI.

-       Pr Julia Ndibnu Messina, ENS/UYI.

-       Pr Catherine Nsata, ENS/UYI.

-       Pr  Bienvenu  Belibi, ENS /UYI.

-       Pr  Alphonse  Moutombi, ENS/UYI.

-       Pr  Marie Thérèse  Betoko, ENS/UYI.

-       Pr  Chantal Bonono,   ENS/UYI.          

-      Pr  Evelyne Amana, ENS/UYI.

-      Dr Sophie Françoise Bapambe Yab, ENS/UYI.

-      Dr  Simon Ombakane,  ENS/UYI.

-      Dr Eulalie  Patricia  Essomba,  ENS/UYI.

-      Dr Chantal Salomé Ntsama, ENS/UYI .     

-      Dr Edgar Abesso, ENS/UYI.

-       Dr Esaïe Mandeng Ma Bell, ENS/UYI.

-       Dr Achille Marcelin Alima, ENS/UYI.

-       Dr Marie Cécile  Bouguia, ENS/UYI.

-       Dr Annick Ghislaine Ondobo Ndongo, ENS/UYI.

-       Dr Kisito  Hona, ENS/UYI.

-       Dr Cécile  Renée  Momnougui  Bonono,  UYII.

-       Dr Jean-Marie  Yombo, ENS/Bertoua.

-       Dr Hermann  Kamwa,  FALSH/UYI.

-       Dr Éric Cheumamo Kameni, FALSH/UYI.

-       Dr Patrick Ntsama, Institut des beaux-arts / Nkongsamba /UD.

-       Monsieur Samuel Bamayangona, doctorant, FALSH/UYI.

-       Madame Aboyoyo Rachel, Doctorante,  FALSH/UYI.

COMITÉ SCIENTIFIQUE :

-       Pr Omgba Richard-Laurent, Université de Yaoundé I

-       Pr Fotsing Mangoua Robert, Université de Dschang.

-       Pr Meto’o Maxime, Université de Yaoundé I.

-       Pr Münch Marc-Mathieu, Professeur émérite, Université de Metz.

-       Pr Halen Pierre, Centre Écritures, Université de Lorraine.

-       Pr Ernst Müller Jürgen, Université de Bayreuth.

-       Pr Tang Alice, Université de Yaoundé I.

-       Pr Matateyou Emmanuel, Université de Yaoundé I - École normale supérieure. 

-       Pr Wamba Rodolphine, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-       Pr Dolisane Ebosse Cécile, Université de Yaoundé I.

-       Pr Ndibnu Messina Julia, Université de Yaoundé I - École normale supérieure. 

-       Pr Atangana Kouna, Université de Yaoundé I.

-        Pr Owono Kouma Auguste, ENS/UYI.

-       Pr Evoung Fouda, Université de Yaoundé I

-       Pr Moutombi Alphonse, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-       Pr Belibi Bienvenu, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-       Pr Bemmo Odette, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-       Pr NZachée Noumbissi, Université Cheik Anta Diop de Dakar.

-       Pr Chantal Bonono, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-       Pr Betoko Marie Thérèse, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-       Pr Nsata Catherine, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-       Pr Abouga Yvette, Université de Yaoundé I.

-       Pr Abada Jean-Claude, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-       Pr Amougou Ndi, Université de Yaoundé I

-       Pr Amana Evelyne, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-      Pr Fopa Kuate Roger, Université de Maroua.

-     Pr Abah Atangana Joseph, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-     Pr Ondoa Ndo Sylvie, Université de Yaoundé I.  

-      Pr Hervé Ngafomo, Université de Yaoundé I.

-      Dr Bonono Cécile Renée, Université de Yaoundé II.

-      Dr Bouguia Marie Cécile, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-      Dr Essomba Eulalie, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-      Dr Ntsama Chantal Salomé, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-      Dr Sophie Françoise Bapambe Yab, ENS/UYI.

-      Dr Ombakane Simon, Université de Yaoundé I - École normale supérieure. 

-      Dr Medouane Edith, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-      Dr Hona Kisito, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-      Dr Yombo Jean-Marie, Université de Ngaoundéré – École normale supérieure de Bertoua.

-      Dr Blaise Mfonzie, Université de Bamenda.

-      Dr Alima Achille, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-      Dr Mandeng Esaie, Université de Yaoundé I - École normale supérieure.

-      Dr Luc Ngueu, Université de Dschang.

-      Dr Duviale Jeanne, Université de Yaoundé.

-      Monsieur Samuel Bamayangona, doctorant, FALSH/UYI.

Responsable :
Pr Chantal BONONO : bononochantal@gmail.com 
Url de référence :
https://uy1.uninet.cm/