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L’Art Invisuel : Champs d’application et d’implication (Sousse- Tunisie)

L’Art Invisuel : Champs d’application et d’implication (Sousse- Tunisie)

Publié le par Dalia Sbitan (Source : Olfa BOUASSIDA)

Le Centre international de recherche et de documentation sur les Arts vivants (CIRDAV)
l’Institut supérieur des Beaux-arts de Sousse (ISBAS)
l’Institut de Recherche, d’Expérimentation et de Démonstration International en Art (IREDIA)
Organisent un colloque international sur le thème :
« L’Art Invisuel : Champs d’application et d’implication »
(26-27 avril 2024, Sousse - Tunisie) 

Argumentaire

L’Art Invisuel est un nouveau concept qui s’affranchit de l’Art Contemporain et qui vient déstabiliser bien de convictions. Il se détacherait du matériel (refus de la paternité de « l’œuvre » créée, de son exploitation matérielle), se distinguerait de l’Art Conceptuel, des Situationnistes et de Fluxus (« qui ne s’attache ni aux formes ni aux matériaux » (Tony Godfrey) sans rejeter pour autant le recours à la pensée et en serait non le double « illégitime » mais la réplique de celui-ci (Corina Chutaux Mila). L’Art Invisuel consisterait aussi à construire un art sans œuvre, à élargir le champ de la création de l’art et de le faire sortir des mouroirs des musées et des galeries ». 

Le concept est donc largement défini, sans l’être par ses pionniers à l’instar de Gary Bigot (dont les principes sont : « Pas de production par moi-même. Pas de promotion par moi-même. Pas de profit pour moi-même. Pas de propriété à titre personnel. ») ; Bernard Delville (qui construit des centrales éoliennes et qui refuse d’assumer la paternité des « objets » créés) ; Alexandre Gurita (qui présente son mariage réel à titre de projet de diplôme de fin d’études à l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris (ENSBA) ; d’Éric Létourneau qui aime se présenter comme « artiste extradisciplinaire à échelle transfinie » ou encore de Ricardo Mbarkho (qui, lui, opère dans le champ de la gastronomie et rassemble autour d’un plat national libanais un peuple qui souffre  des divisions religieuse et pour lequel la taboulé se constitue comme seul lieu de paix). Ces artistes invisuels parmi bien d’autres (qu’on ne connaît pas) engagent leurs actes artistiques invisuels et repoussent les limites de l’art. 

Voilà donc un art où l’activité créative chercherait non à créer une œuvre mais à « faire œuvre », ce qui la mettrait dans une posture d’engagement socio-économique, laquelle jurerait avec le Marché de l’art et les retombées du Système qui l’a créé.

Cet art que Gurita définit comme « un art qui se substantialise autrement qu’en œuvre d’art » est presque parti à la conquête des esprits et en guerre contre l’œuvre d’art dans son acception matérielle classique, emprisonnant ainsi les artistes dans un système qui pompe leur génie. Michel Charmasson qui se définit comme « Artiste Conceptuel Essayiste et artiste invisuel », propose, lui,de déplacer la notion d’esthétique de l’objet d’art vers une éthique esthétique de la vie, pour en faire une pratique artistique inspirante ; ce qui le situe à la fois dans le sillon de Gurita puisqu’il fait sienne la pensée d’un Art Invisuel universel où selon lui il faut « concilier, art, travail et sens » et en dehors par sa première facette. Cette double casquette de Charmasson promet d’enrichir tout débat visant à retracer le champ de l’Art contemporain et mieux comprendre l’Art Invisuel qui invoquerait, peut-être à l’insu de ses défenseurs, le mythe de la ruse.

La question du champ d’application et d’implication tant artistique qu’idéologique de l’Art invisuel s’inscrirait dans l’urgence d’un débat que nous pensons fructueux pour repenser l’essence de l’art tout court,  amener, d’un côté, les artistes à débattre de  leur souscription à l’acte artistique, sans distinction de genres, et de l’autre, le spectateur à reconsidérer son rapport à l’art. Peut-être aussi d’élargir les possibles de la filiation de cet art né après le choc opéré par l’urinoir de Duchamp pour mieux le comprendre.

C’est à ce débat que nous invitons artistes, doctorants et chercheurs à débattre de cette large question.
Et pour mieux cerner cette question et éviter les dérives, nous proposons les pistes suivantes sans en faire un garde-fou :
· Anachronisme de l’Art invisuel ?
· L’Art invisuel et la notion de matérialité de l’œuvre ou objet d’art.
· L’argent étant devenu une valeur incontournable pour subsister et faire malice avec le monde, quelle  place prendrait l’argent dans le champ d’application de l’artiste invisuel ?
· Comment l’Art invisuel qui se démarque de l’institutionalisation peut-il se concilier avec la nécessité de son enseignement dans les écoles d’art ? (paradoxe et/ou atermoiement !)
· La mythologie personnelle comme fondement artistique.
· L’artiste en général travaillant ontologiquement sur la trace, comment l’artiste invisuel gèrerait son rapport au monde ?
· L’Art invisuel et le quotidien : révélation ou accompagnement.
· L’Art invisuel : Stratégie ou résilience.

ENVOI DES PROPOSITIONS DE COMMUNICATION ET CALENDRIER 

Les chercheurs et les artistes interpelés par le thème  de  ce colloque doivent envoyer leur proposition de communication (format word en français ou en arabe) à l’adresse suivante colloquejeptav@gmail.com  avant le 01 mars 2024.
· Un résumé de la communication d’environ 300 mots comprenant le titre définitif de la communication, les mots clés et l’axe choisi.
· Une courte biographie de l’auteur.
· Les coordonnées (adresse courriel et téléphone).

 Dates clés du colloque :  

01 mars 2024 : date limite pour l’envoi des contributions.
Fin mars : réponse des organisateurs.
20 avril : date limite pour l’envoi de l’article final.
Une publication des actes du colloque (les communications sélectionnées par le comité scientifique) est prévue.
Le colloque aura lieu à  l’Institut Supérieur des Beaux-arts de Sousse (Tunisie) les 26,27 avril 2024.
Frais de participation pour les chercheurs tunisiens (Kit colloque, pauses cafés, nuitée à l’hôtel, repas et souscription à la publication des actes du colloque (200DT) et 200 Euros pour les chercheurs étrangers.

Comité scientifique  : 

Hafedh Djedidi, Professeur émérite, Institut Supérieur des Beaux-Arts, Université de Sousse.
Faten Chouba Skhiri, Professeur des universités, Institut Supérieur des Beaux-Arts, Université de Sousse.
Alexandre Gurita, Directeur de l'Ecole nationale d'art (ENDA) et de la Biennale de Paris.
Fateh Ben Ameur, Professeur des universités, Institut Supérieur des Beaux-arts, Université de Sfax.
Samir Becha, Professeur des universités, Institut Supérieur de Musique, Université de Tunis.

Coordinatrice principale :
Olfa Bouassida

Comité d’organisation :
Sedki Zayene
Michel Charmasson
Jinène Sfar
Zeineb Bouguila
Mariem Karrout