Préface de Philippe Mesnard
Comment lire les récits de vie déposés au centre d’archives (CDJC) du Mémorial de la Shoah à Paris ? La question est ici abordée par une double analyse dont les deux aspects suivants sont mêlés : 1) l’analyse de ces récits eux-mêmes en nouant les approches linguistiques, littéraires, historiques qui rendent compte, ensemble, du fonctionnement du genre testimonial par rapport au lieu de production, de diffusion et de réception dans lequel il s’inscrit ; 2) l’analyse de l’espace institutionnel qui conserve et met à disposition ces récits aux multiples fonctions, heuristique, pédagogique, esthétique et éthique. Initialement écrits dans l’intimité des familles, ces textes changent en effet de statut lorsqu’ils sont déposés dans un centre d’archives comme celui du Mémorial. Cette institution leur confère une visibilité potentielle et elle offre aux scripteurs la possibilité de se réclamer d’une appartenance collective. Elle engendre donc un surcroît de significations tant pratiques que théoriques que l’ouvrage tente de démêler.
Avec le soutien de Sorbonne Université et de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.