Editos
Actualités
Histoires sans paroles

Histoires sans paroles

Publié le par Marc Escola

En 1918, après avoir illustré une presse hostile aux marchands de canons, Frans Masereel (1889-1972) publie 25 Images de la passion d’un homme. Si l’on y trouve déjà les thèmes de prédilection de l’artiste belge – la ville dévoreuse d’hommes ou la lutte des classes –, son originalité réside dans sa forme : un récit uniquement constitué de gravures. Le roman sans paroles vient de naître. De la Grande guerre à la guerre froide, Masereel en réalise une quinzaine, stigmatisant le capital et ses croupiers, la roue de l’infortune qui touche le prolétariat et cet instinct de mort qui a conduit l’Europe vers le chaos… Les romans en gravures de Masereel sont sans paroles mais non pas sans histoire, comme le montre Samuel Dégardin dans Histoires sans paroles Les Romans en gravures de Frans Masereel (éd. de L'Échappée). L'ouvrage en livre les différents chapitres, avec pour théâtre le renouveau de la gravure sur bois, la renaissance du livre xylographique et l’influence des événements sur le destin d’un artiste engagé dans les luttes de son temps. Rappelons les rééditions chez Martin de Halleux de quelques titres de Frans Masereel : son chef-d'œuvre La Ville présenté par Charles Berbérian, ou Idée, avec une préface de Lola Lafon, et d'une première monographie : Frans Masereel. L'empreinte du monde.