On s’en aperçoit de mieux en mieux, avec le recul : notre monde, dans ce qu’il a de nouveau, est né au cours des années 1970, avec le grand tournant des politiques économiques connu sous le nom de "tournant néolibéral" qui allait s’amplifier avec la mondialisation. Mais ce tournant a son équivalent dans le domaine culturel avec "le moment post-moderne" qui a changé de fond en comble la scène artistique et intellectuelle, de la philosophie à l’architecture. Surgi en France avec les théoriciens de la génération post-structuraliste des Foucault, Deleuze ou Derrida, le post-moderne a trouvé une formidable chambre d’écho aux États-Unis, d’où ses thèmes se sont diffusés mondialement. Il en est venu ainsi à inspirer les mouvements sociaux qui font notre actualité, au nom du genre ou des identités. C’est ce moment-tournant qu’éclaire Bénédicte Delorme-Montini dans Le moment post-moderne (Gallimard/Le Débat). Elle en démêle les composantes, entre esthétique, philosophie et sociologie critique. Elle en retrace la diffusion, de l’émergence du paradigme de la déconstruction aux revendications sociétales d’aujourd’hui. Fabula vous invite à feuilleter l'ouvrage…
(Illustr. : Le Longaberger Building Headquarters à Newark, New Jersey).