Au sein de la Cour pénale internationale (CPI), où tente de s’inventer la justice internationale pénale du XXIe siècle, que peuvent faire l’art ou la poésie ? Ressaisir des matériaux et des situations, et les traiter à partir de leurs propres outils et dispositifs, pour tenter d’en faire émerger d’autres types de savoirs, latents, et non exploités. Dans Muzungu à la CPI. Des œuvres-outils, Franck Leibovici et Julien Seroussi rendent compte d’une expérience déployée à la CPI entre 2016 et 2022 au moyen d’œuvres-outils — à la fois œuvres d’art et outils pour professionnels. En plongeant dans le procès de deux chefs de milice accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans l’Est de la République Démocratique du Congo, les auteurs montrent comment, à chaque étape du procès ou dans chaque département de la CPI, l’art et la poésie peuvent s’immiscer – non pour alléger ou égayer par un "supplément d’âme" des crimes trop lourds à porter, mais pour ouvrir des espaces de représentation, susciter de nouvelles questions, permettre aux juges mêmes de nouvelles actions.
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Publié le par Marc Escola