Nous lisons l’Odyssée à hauteur des fleurs de ses chants. Chaque plante que nous citons se fait ici espèce botanique et, tout autant, efflorescence d’un monde poétique. En suivant Ulysse, nous pouvons à la fois reconstituer une flore miniature du périple méditerranéen et divaguer dans l’expédition littéraire.
La légende d’Homère instituteur d’une culture nous ouvre la réflexive évocation des trois végétaux énigmatiques : le népenthès d’Hélène, la nourriture fleurie des Lotophages, le mōlu empêchant Ulysse de succomber à Circé. Les racines des noms de plantes voyageant avec elles autorisent une rêverie philologique qui ajoute son parcours aux errances du récit. La nostalgie pour Ithaque, enfin, se révèle une hantise par l’humble image du premier verger où grandit un Ulysse jardinier.
S’il n’est aucun retour parfait, graines et semailles de l’Odyssée nous rappellent du moins qu’entre la poésie et la vie, nous avons à planter, transplanter, cultiver et recueillir.
Laurent Dubreuil est l’auteur de nombreux ouvrages entre littérature, critique, philosophie et science cognitive. Il vit à Ithaca, aux Etats-Unis, où il est professeur à l’Université Cornell.
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On peut lire sur en-attendant-nadeau.fr un article sur cet ouvrage :
"Des mots et de l’eau", par Claire Paulian (en ligne le 13 août 2024)
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Table des matières
À hauteur d’herbes
Index des plantes de l’Odyssée
1. Homère sème
2. Trois plantes énigmatiques
3. Racines poétiques
4. Jardins de l’Odyssée
Le terrain.
Bibliographie sélective