« Je n’ai jamais côtoyé de célébrités. Aujourd’hui, je peux dire que je n’en connais aucune, à la différence de ma mère et surtout de mon père qui m’a laissé entendre qu’il avait eu une relation avec la chanteuse yé-yé Sheila, quand il était étudiant à l’institut Fournier. »
Un matin, David, un brocanteur, m’avoue que, pour lui, commercer n’est qu’un hobby : il est avant tout joueur de poker professionnel, activité qui, dit-il avec enthousiasme, lui ouvre des portes vers d’autres mondes. Autour des tables de jeu, lors des tournois, il rencontre des stars, des gens uniques comme Patrick Bruel : peu d’intermédiaires nous en séparent, le monde est petit.
L’écriture de nos échanges courants nous permet de retracer ces relations, parfois hasardeuses, parfois apparemment plus nécessaires, qui nous relient, de proche en proche, à une vedette, une gloire : Patrick Bruel mais aussi Didier Raoult, Sophie Marceau, François Fillon, Christiane Taubira, Bernard-Henri Lévy…
Gloire reconstruit ces tissus d’affections et de désaffections, de liaisons et de déliaisons, et les constitue en formes sensibles de nos capitaux sociaux.
Lire sur Fabula un extrait de l'ouvrage…
Christophe Hanna a publié l’autobiographie Valérie par Valérie aux éditions Al Dante (2008), puis les explorations Argent (2018) et « Sorties brèves » (in A. Burlaud, A. Popelard, G. Rzepski [dir.], Le Nouveau Monde. Tableau de la France néolibérale, 2021) aux éditions Amsterdam. Il a mené une série de performances collectives regroupées sous le titre Agence de notation (2020) dans et avec diverses institutions culturelles, dont le Centre Pompidou et l’université Paris 8. Il a aussi écrit l’essai théorique Sociographies (Questions théoriques, 2024).