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Appels à contributions
Discours en société : regards pluridisciplinaires (Ziguinchor, Sénégal)

Discours en société : regards pluridisciplinaires (Ziguinchor, Sénégal)

 Appel à communications du VIIe Colloque international pluridisciplinaire du

Centre de Recherche Interdisciplinaire sur les Langues, les Littératures, l’Histoire, les Arts et les Cultures (CREILHAC)

« Discours en société : regards pluridisciplinaires » 

Université Assane Seck, Ziguinchor, SÉNÉGAL

Les 12, 13 et 14 décembre 2024

L’objectif du VIIe Colloque international portant sur la thématique « Discours en société : regards pluridisciplinaires » du CREILHAC est de réunir des chercheur-e-s d'horizons et de profils divers dans le but d’échanger sur la notion de discours en rapport direct avec la société.

En effet, mot discours (du latin discurrere, « courir çà et là ») n'est pas à l'origine directement lié au langage ; son histoire et ses usages se joignent étroitement à celle de la pensée humaine. Synonyme de parole au sens saussurien désignant un message pris globalement, il est une entité complexe ayant une dimension linguistique en tant que texte, une dimension sociologique en tant que production en contexte et une dimension communicationnelle en tant qu'interaction finalisée (Harris, 1969 [1952]). Dans cette dynamique, il convient de remarquer qu’il est présent en tant que genre de communication consistant généralement en un développement hybride oral/écrit mais aussi verbal/iconique, etc. dans beaucoup de domaines de la vie de l’homme en société : le sport, la littérature, la politique, la justice, la médecine, l’éducation, l’art, etc. 

De la rhétorique ancienne où il n’était pas seulement moyen d'expression de la pensée, mais instance autonome (Aristote, Quintilien, etc.) à la théorie des actes du discours - locutoire, illocutoire, perlocutoire – (Austin 1962 ; Searle 2014 ; Ducrot 1983, etc.,), le discours témoigne d’un procès d'énonciation discret et unique et par lequel le sujet écrivant ou parlant adapte la « langue » en « parole » sous l’angle saussurien des termes (Benveniste, 1966). Il en est de même avec la brachylogie sous sa forme « brachypoétique » qui interroge la nature du discours du point de vue conversationnel et sa face de « brachylogie générale » qui, tout en s’intéressant aux effets et aux visées, permet l’étude de l’éthique conversationnelle pour le vivre–ensemble (M’Henni, 2015), la problématologie ou « la négociation de la différence des individus sur une question donnée » (Meyer, 2009), les approches de l’argumentation (Perelman, 2008 ; Amossy, 2021 ; Plantin, 2016 ; Mendenhall, 1990) ; Bonhomme, 1997), etc.

Dans cet ordre d’idée, la textualité/discursivité ne pourrait être pensée qu’en corrélation avec le « contexte mondain » (Raland Eluerd, 1991) de production ; contexte qui ne manque pas d’influer sur les contenus discursifs afin de faire sens (Adam, 1997 ; Sy, 2022 ; Lezou Koffi 2020). En tant qu’expression des motivations, des actions et des désirs des individus qui vivent dans une société, qu’il soit d’obédience philosophique (Austin 1962 ; Searle 2014 ; Grice  1979), institutionnel et/ou didactique (Mbow, 2020 ; 2008 ; 2017), littéraire (Maingueneau, 2004), politique (Charaudeau, 2005), sportif (Bois & Sarrazin, 2006), sociologique (Habermas 2018 ; Goffman, 1974) ou psychologique (Gergen, 1969), religieuse (Bastide, 1962 ; Berger, 1999, etc.), journalistique (Charaudeau, 2005 ; Adam, 1997 ; Coulibaly, 2021), le discours reste l’expression des motivations, des actions et des désirs des individus qui vivent dans la société, car tout discours/texte dépend, à la fois, du genre et des contraintes de l’interaction socio- discursive (Bronckart, 1997). 

Ces considérations posent la problématique de la notion de contexte ou situation interlocutive qui se définit comme l'horizon commun des interlocuteurs (Mendenhall, 1990 ; Charaudeau, 2002) ; lequel est ou peut être tout aussi bien physique que psychologique et épistémique impliquant les attitudes, les attentes, les croyances, les informations partagées et l'ensemble des mots, des phrases antérieures (Mendenhall, 1990 ; Adamou 2023). Phrase ou période exprimant une pensée à peu près entière et complète en elle-même, quoique tenant peut-être à d’autres pensées qui précèdent ou qui suivent (Fontanier, 1977) ou encore énonciation supposant un locuteur et un auditeur et chez le premier l’intention d’influencer l’autre en quelque manière (Benveniste, 1966), le discours s’articule alors autour des situations sociale, artistique, philosophique, religieuse, éducative, politique, économique, sportive, etc., ce qui fait que tout texte dépend à la fois du genre et des contraintes de l’interaction socio-discursive (Broncart, 1997). 

L’ensemble de ces pratiques socio-discursives rappelle la conception élargie de la notion de discours en terme d’ensemble signifiant, de schématisation de l’expérience sous la forme de langage permettant d’interroger également le verbal et le non verbal, le linguistique tout comme le non linguistique dans le but d’appréhender les mécanismes du faire sens dans et par la société ainsi que les modes d’articulation des niveaux de pertinence de ce faire sens (Fontanille 2008 et 2015 ; Landowski, 1989 ; Sy 2018 et 2019).

            Il s’agira lors de ce colloque international « Discours en société : regards pluridisciplinaires », de susciter et d’approfondir un ensemble de questions liées aux problématiques discursives impliquant des chercheur-e-s d'horizons divers (anthropologie, sociologie, études politiques ou juridiques, philosophie, littérature, sciences du langage, psychologie, didactique des langues, etc.). En outre, la dimension discursive et ses tentatives de théorisation en Afrique pour comprendre leur complexité en contexte pourraient faire l’objet de réflexions. Les significations sociales à partir des discours produits dans certaines sphères sociales pourraient y être décryptées.

Ainsi, comment s’opère l’articulation des discours qui se déploient dans ces différents champs ou domaines ?  En quoi les différents types/genre de discours sont-ils révélateurs d’imaginaires et de représentations de la société ? Les pratiques discursives ne rendent-elles pas compte de réalités spécifiques sociales ? Que révèlent certains parlers notamment urbains à travers certains déploiements langagiers ? Voilà, entre autres, des réflexions qui pourraient faire l’objet de réflexion de la part des participants.

À titre indicatif, sont attendues toutes les contributions traitant de thématiques en lien avec les axes suivants :

Axe 1 : discours et brachylogie littéraire, médiatisée, etc. ;

Axe 2 : discours politique et institutionnel, narratifs idéologiques et stéréotypes ;

Axe 3 : discours littéraire, religieux, philosophique, etc. ;

Axe 4 : discours, mass media et TIC ;

Axe 5 : discours juridiques et construction des normes ;

Axe 6 : discours, interaction et didactique des langues ;

Axe 7 : genres discursifs et mémoire langagière ;

Axe 8 : discours et/sur art ;

Axe 9 : discours et pratiques sportives ;

Axe 10 : théories du discours : état des lieux et perspectives ;

Axe 11 : perspectives africaines du discours ;

Axe 12 : discours et dynamiques migratoires ;

Axe 13 : discours in situ et nouvelles normes expressives.

Propositions de communication 

Les propositions de communication accompagnées d’une notice biobibliographique (en français ou en anglais ou encore en arabe) devront comporter des indications sur : 

- l’auteur (nom et prénom(s), rattachement institutionnel, email) ; 

- l’axe thématique choisi ;

- le titre de l’article ; 

- un résumé de 200 à 250 mots ; 

- les mots clés (4 ou 5 mots au maximum).

Elles devront être envoyées à l’adresse suivante : colloquecreilhac2024@univ-zig.sn  

Calendrier 

Date de lancement de l’appel : 13 mai 2024

Date limite de soumission des propositions de communications : 26 juin 2024

Réponses du comité scientifique : 10 août 2024 

Programme provisoire : 23 octobre 2024 

Programme définitif : 23 novembre 2024 

Dates du colloque : 12, 13 et 14 décembre 2024.

Inscription au colloque 

Doctorant : 25 000 F CFA

Enseignant-chercheur, chercheur et professionnel : 50 000 FCFA 

Þ   Les frais d’inscription couvrent le trousseau du participant (sac, stylo, bloc-notes, etc.) & les repas et pause-café pendant le colloque et sont à envoyer par Orange money ou Wave sur le numéro +221 77 456 91 36 ou par Western Union, Money Gram au nom de Biram SÈNE. 

Þ   Les frais de déplacement jusqu’à Ziguinchor et l’hébergement sont à la charge du participant.

Contacts utiles 

Moussa Coulibaly, +221 77 613 08 62, moussacoulibaly@univ-zig.sn 

Abdourahmane Ba, +221 77 514 52 32 abdourahmane.ba@univ-zig.sn 

Baboucar Diouf, +221 77 367 23 54 b.diouf@univ-zig.sn 

Comité scientifique 

BENSELIM Abdelkrim, Université Belhadj Bouchaib Ain Temouchent, ALGERIE 

CAMARA Boubacar, Université Gaston Berger, SÉNÉGAL

COLY Augustin, Université Cheikh Anta Diop, SÉNÉGAL

COULIBALY Moussa, Université Félix Houphouët Boigny, CÔTE-D’IVOIRE

COULIBALY Nanourougo, Université Félix Houphouët Boigny, CÔTE-D’IVOIRE

DIEDHIOU Paul, Université Assane Seck, Ziguinchor, SÉNÉGAL

DIENG Alioune, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, SÉNÉGAL

DIOP Cheikh Mouhamadou Soumoune, Université Assane Seck, Ziguinchor, SÉNÉGAL

DIOUF Daouda, Université Assane Seck, Ziguinchor, SÉNÉGAL

DRAME Djim, IFAN, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, SÉNÉGAL

DRAME Mamadou, FASTEF, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, SÉNÉGAL

EL FARSI Imane, Université Cadi Ayyad, Marrakech, MAROC

FALLOUS Ali, Université Moulay Ismail, Meknès, MAROC

FAYE Babacar, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, SÉNÉGAL

GHOUATI Sanae, Université de Kénitra, MAROC

GONTARD Marc, Université de Rennes II, FRANCE

GRAVET Catherine, Université de Mons, Belgique

GUILBERT Thiery, Université de Picardie Jules Verne, FRANCE

HOUESSOU Roméo Dorgeles, Université Alassane Ouattara, CÔTE-D’IVOIRE

JAAFAR Hamid, ENS, Université Hassan.