Traducteur de Machiavel, de Gracián et de Paolo Sarpi, Amelot de La Houssaye s’inscrit à la fois dans l’histoire de la traduction et dans celle de la réflexion politique, dans la tradition des moralistes et dans celle des historiens. Les diverses facettes de son activité en font un médiateur par excellence, entre ces différentes pratiques d’écriture, mais aussi entre la France, l’Espagne et l’Italie, à un moment déterminant de l’évolution des équilibres européens, au cœur du « siècle de Louis XIV ».
Souvent mentionné et reconnu pour sa célèbre traduction de l’Oráculo Manual de Gracián (1684), Amelot est loin d’être l’homme d’un seul livre, et il mérite qu’on lui consacre des approches diversifiées et complémentaires, à la mesure de la complexité du personnage et de ses travaux, au carrefour des cultures française, italienne et espagnole et dans la perspective d’un xviie siècle qui s’achève en se retournant vers les sources vives de la pensée politique, morale et historique qui en ont fondé la modernité.
Rares sont les spécialistes du xviie siècle qui ne peuvent rien tirer de la lecture Amelot. Il intéresse ceux qui s’occupent de l’histoire diplomatique, de la philosophie politique, d’humanisme et de littérature.
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Amelot de La Houssaye, un médiateur au Grand Siècle
Mercedes Blanco (Sorbonne Université), Emmanuel Bury, (Sorbonne Université), Riva Evstifeeva (Université de Strasbourg), « Introduction. Un médiateur au Grand Siècle : Amelot de La Houssaye, entre France, Espagne et Italie »
Clément Van Hamme (Sorbonne Université), « Amelot de La Houssaye et Venise, ou l’atelier du contre-mythe »
Christoph Strosetzki (Université de Münster), « La décadence : Machiavel et Gracián dans l’Histoire du gouvernement de Venise de Amelot de La Houssaye »
Jean-Louis Fournel (Université de Paris 8), « Amelot 1683-1684 : le choix de la traduction »
Emmanuel Bury (Sorbonne Université), « Amelot vs Ablancourt. Un débat autour de la traduction de Tacite en français à la fin du xviie siècle (1683-1690) »
Mercedes Blanco (Sorbonne Université) et Riva Evstifeeva (Université de Strasbourg), « Nicolas Amelot de La Houssaye lecteur et glossateur : les annotations manuscrites dans des ouvrages de sa bibliothèque »
Béatrice Guion (Université de Strasbourg), « “Tout est de moi, et rien n’en est” : la pratique de la note dans les traductions d’Amelot de La Houssaye »
Varia
Maxim Boyko (Sorbonne Université), « Jacques Ier et la France de Marie de Médicis (1610-1617) : échec d’une via media politique ? »