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L’écriture et la place des rituels ésotériques et/ou initiatiques dans la littérature européenne, de L’Histoire des imaginations extravagantes de monsieur Oufle (1710) à La Montagne magique (1924)

L’écriture et la place des rituels ésotériques et/ou initiatiques dans la littérature européenne, de L’Histoire des imaginations extravagantes de monsieur Oufle (1710) à La Montagne magique (1924)

Publié le par Marc Escola (Source : Tom Fischer)

Qui cherche à se renseigner sur les talismans, les invocations, ou le sabbat des sorcières n’est pas toujours forcé de recourir à de vieux grimoires ou à des traités inquisitoriaux. La littérature européenne comporte en effet nombre d’allusions à des personnages mystérieux, de descriptions de cérémonies secrètes, voire d’instructions sur des rituels magiques. Le grave « Che vuoi ? » du Diable amoureux (1772) de Jacques Cazotte, les notices du Dictionnaire infernal (1818) de Jacques Collin de Plancy, ou les réflexions d’Honoré de Balzac dans Louis Lambert (1832) sont autant d’exemples de la prégnance des motifs du rituel ésotérique et occulte dans la littérature moderne et contemporaine. Hors les livres, ces sujets font aussi l’objet d’une réflexion et d’un commentaire, médiatisés par la création littéraire.

De quelle manière s’écrit alors le rituel ésotérique et/ou initiatique dans la littérature occidentale, du début du XVIIIe siècle au début du XXe siècle ? Quels sont les enjeux esthétiques, philosophiques, et moraux de ces scènes, de ces séquences romanesques, dramatiques, ou poétiques ? S’agit-il de faire frémir le lecteur, d’amorcer une réflexion sérieuse sur le dialogue entre mondes visible et invisible ? L’objectif de cette journée consiste à enquêter sur la manière dont les discours occultes et ésotériques s’insèrent au sein d’une œuvre littéraire, et comment le motif rituélique nourrit tout à la fois la diégèse et sa signification. De L’Histoire des imaginations extravagantes de monsieur Oufle (1710) de Laurent Bordelon à La Montagne magique (1924) de Thomas Mann, un tel acte s’intègre en effet dans des formes littéraires variées, tout en revêtant des significations complexes. Outre un intérêt narratif et didactique évident, l’apparition d’un rituel dans un roman, un poème, ou une pièce de théâtre, peut également nous renseigner d’une part sur la culture, les intérêts, voire les pratiques de l’auteur qui le met en scène, et d’autre part sur les goûts et les connaissances du public. L’écriture et la place du rituel apparaissent donc comme primordiales pour ébaucher une cartographie de l’ésotérisme dans la littérature européenne, ainsi que son inscription dans un questionnement plus général sur l’histoire des religions, des sciences, et des parasciences.

Cette journée se veut interdisciplinaire. Aussi toute approche (littéraire, historique, sociologique, intermédiale) est la bienvenue ; toute source textuelle, composée dans l’aire culturelle et comprise entre les deux bornes chronologiques indiquées, s’avère susceptible d’intégrer le cadre de cette journée.

Les communications délivrées à cette occasion ne devront pas excéder une trentaine de minutes. Les textes issus de ces présentations feront l’objet d’une publication sur le site du CÉRÉdI, dans la section consacrée aux lectures littéraires de l’ésotérisme. Les propositions, qui prendront la forme d’un intitulé et d’une brève argumentation (une page maximum), sont à envoyer avant le 20 décembre 2024 à l’adresse suivante : tom.fischer.09@protonmail.com.