J’avais photographié avec mon téléphone portable deux chiens qui avaient élu domicile au cimetière de Larache, près de Tanger, où est enterré Jean Genet. Ces photos, je les ai postées sur Instagram, et les réactions m’ont incité à poursuivre ma traque. J’ai photographié des dizaines de chiens. Je leur trouvais toujours quelque chose, sans trop savoir quoi. Quelques-uns apparaissent dans ce livre. Encore fallait-il les accompagner d’un texte, un texte de compagnie en quelque sorte. Mais écrire sur les chiens ne relevait pas pour moi de l’évidence. Au moins, je pouvais imaginer un récit. Par exemple, l’histoire d’un homme ravagé par la perte de sa chienne. Une histoire d’amour. L’homme aurait à ma façon photographié des dizaines de chiens. Convaincu d’y retrouver sa chienne, il aurait fait défiler toutes ses photos pour finalement se rendre compte qu’il ne l’avait jamais photographiée.
Mais où la chienne, celle de chair et de sang, était-elle passée ? Une enquête menée avec les moyens du bord dans le village du Sud où l’homme s’était retiré, n’ayant de contact qu’avec un groupe d’enfants, le dirait peut-être.
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Nouvelle parution
Publié le par Faculté des lettres - Université de Lausanne