Traduit du Russe par Marianne Gourg-Antuszewicz
Au théâtre, les tableaux vivants sont des représentations où les acteurs se costument pour faire revivre des scènes historiques. Polina Barskova invoque cette tradition pour aborder les thèmes de la mémoire et de la survie. Venue à la littérature par la poésie, Barskova est également connue comme spécialiste du siège de Leningrad pendant la Deuxième Guerre mondiale. C’est précisément la question de la survie, et ce que cela signifie d’être un survivant, que l’écrivaine explore dans ce bref et éblouissant mélange littéraire.
Dans Tableaux vivants, Barskova écrit avec un humour caustique et un pouvoir d’invention prodigieux sur les traumas passés et présents, historiques et autobiographiques, explorant la manière dont nous faisons face aux expériences qui défient toute compréhension. Elle parle de ses relations avec son père adoptif et son père biologique ; elle parle de sexe, consenti ou non ; de la mort d’un amant ; de Turner et de Picasso ; et, dans le dernier texte, celui qui donne son nom au recueil, elle décrit deux amants qui s’abritent dans le musée de l’Ermitage durant le siège de Leningrad, et qui en viennent lentement, désespérément, à mettre en scène leur propre mort.