Édition critique par Florence Dumora
Endymion endormi est aimé de la Lune dans une grotte du mont Latmos. C’est cette fable ténue du paganisme que Gombauld, poète de cour et dramaturge, futur Académicien et protestant fervent, transforme en 1624 en un récit d’une belle étrangeté, Endymion, oublié des histoires littéraires. La première édition critique de ce livre quatre cents ans plus tard, orné des dix-sept gravures de Crispijn de Passe, affronte les énigmes : incertitudes de la biographie, mystère du lien du petit volume à deux reines, Marie de Médicis et Anne d’Autriche, interprétation de la figure d’Endymion à l’âge baroque de la vie comme songe, inspirée du dernier mythographe de la Renaissance, Natale Conti, et inspirant à son tour Nicolas Poussin, curieux comme lui des sacrifices de l’Antiquité. Enfin mystère que ce récit qui, bien avant la naissance du fantastique, s’enroule sur lui-même et devient, d’une éclipse de lune à l’autre, l’aventure d’un homme qui dort, ou l’Aurélia du XVIIe siècle.