Au-delà des prémices d’une œuvre à venir, la thèse, dans son économie générale, affiche un “écart absolu” si l’on compare ce texte à ceux précédemment écrits autour de l’utopie.
Miguel Abensour, reprenant la formule de Marx pour qui l’utopie est “l’expression imaginative d’un monde nouveau” ouvrant à l’émancipation humaine et à la “volonté de bonheur”, analyse les écrits, postérieurs à Marx, qui prennent au sérieux ces questions : ceux de Korsch, Labriola, Bloch, Landauer, Benjamin, Marcuse (il convient de noter ici l’intérêt porté par Miguel Abensour à la Théorie critique, alors méconnue en France). Cette analyse le conduit à se pencher sur le communisme critique, “le secret et la vérité des utopies socialistes-communistes” selon la formule de Marx, et à “utopianiser” celui-ci. On perçoit pleinement la novation de la lecture de Marx par Miguel Abensour. Ce qui le mène à aborder la question de l’État laquelle sera largement approfondie dans des écrits futurs.
La série «Utopiques» comporte cinq tomes :
Utopiques I. Le procès des maîtres rêveurs
Utopiques II. L’homme est un animal utopique
Utopiques III. L’utopie de Thomas More à Walter Benjamin
Utopiques IV. L’histoire de l'utopie et le destin de sa critique
Utopiques V. Le Nouvel Esprit utopique.