25 janvier 2025, Le Réacteur (Issy-les-Moulineaux)
Responsables scientifiques de la journée :
Coralie Douat, Manuel Roux, Sacha Thiébaud, Hyacinthe Belliot, Marino Crespino, Luc Robène et Solveig Serre
Cette trente-neuvième rencontre, organisée par le CESR et THALIM en partenariat avec le Réacteur, s’inscrit dans le cadre du projet de recherche PIND (Punk is not dead: une histoire de la scène punk en France, 1976-2016) soutenu par la DRAC Île-de-France, le CNRS (80|PRIME) et l’ANR au titre du projet PSIND (Punk sound is not dead) ANR-24-CE38-4175-01. Elle est consacrée aux lieux d'expression de la culture punk.
L’expression « scène punk », habituellement employée, renvoie d’abord, de manière très matérielle, à l’espace de la scène, comme zone délimitée où se produisent les musiciens comme cela avait été abordé lors de la journée d’étude Tous en scène ! Pour autant, il convient de ne pas essentialiser la « scène » pour concevoir la diversité de ses espaces d’expression, celle-ci renvoyant également à l’ensemble de relations sociales constitué par celles et ceux qui la font vivre. L’objet de cette journée d’étude sera précisément de penser les espaces d’ancrage de cette scène punk.
Par définition, le punk s’incarne dans des interstices sans cesse à renégocier. Des lycées aux squats, en passant par les café-concerts ou les SMAC, le punk ne s’incarne pas dans les mêmes lieux selon les époques. Comment évolue dans le temps l’ancrage spatial du punk ? Par ailleurs, penser les espaces-temps du punk permet de questionner la durabilité du style punk des lieux. Certains lieux seraient-ils punks de manière circonscrite, pour le temps d’un concert, quand d’autres le seraient en permanence ? Les temporalités dévolues au punk au sein d’un lieu évoluent-elles selon le type d’espace, son degré d’institutionnalisation, ou d’autres facteurs ? Le contrôle accru sur les territoires urbains et la « révolution numérique », tous deux renforcés par la pandémie de Covid-19, soulèvent également de nouvelles questions. Qu’en est-il de la place des réseaux classiques de distribution, de diffusion et d’informations alternatifs tels que les disquaires ou les fanzines à l’heure de l’hégémonie des plateformes et des réseaux sociaux ? Devant la fermeture des lieux de concerts dans les centre-villes, comment les punks redéfinissent-ils leur inscription dans les territoires, entre espaces urbains et ruralité ? Enfin, alors que les normes et réglementations deviennent parfois de plus en plus contraignantes, quelles stratégies mettent en place les organisateurs de concerts pour s’y adapter ou les subvertir ? Comment certaines associations et tenanciers de lieux de diffusions repensent-ils les lieux de concert pour poursuivre leur programmation ? S’exprimant au sein d’espaces urbains réappropriés à l’occasion d’une soirée ou au milieu d’un salon privé, les concerts sauvages offrent l’occasion de se détacher des obligations réglementaires et de se préserver du contrôle policier. Finalement, comment les communautés punks s’organisent-elles pour réinventer ces espaces privilégiés de la résistance culturelle ?
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Les propositions de contribution (un titre et 20 lignes d'intention) seront envoyées avant le 10 janvier 2025 aux adresses suivantes :