Le langage, nouvelles formes, nouvelles approches de l'Antiquité à nos jours
Le colloque aura lieu du 22 au 24 octobre 2025 à l'Université Jean Monnet Saint Étienne
Le laboratoire junior GRAPHÉ (Groupement de Recherche sur l'Action Philologique et Humaine au prisme Épistémologique) a été fondé à l'université Jean Monnet de Saint-Étienne en 2024. Profondément interdisciplinaire, il vise à analyser les conditions de possibilité des langages à produire l'action et à prendre sens dans l'action. Après une première journée d'étude liminaire à l'automne 2024 consacrée à l'interpénétration du langage et du politique, nous souhaitons désormais organiser un colloque qui prenne pour objet le langage sous toutes ses formes les plus nouvelles, en le confrontant aux prismes d'analyse les plus nouveaux.
Le langage, qu'il soit verbal, visuel ou multimodal, constitue depuis l'Antiquité le socle des interactions humaines. Dans un contexte marqué par une transformation rapide des outils de communication et par une globalisation des échanges, de nouvelles formes de langage émergent et redéfinissent les manières dont nous interprétons, transmettons et manipulons les significations. De telles modifications se sont néanmoins produites à toutes les époques et méritent l'étude. Ce colloque propose d'explorer les enjeux liés à ces évolutions, tant sur le plan linguistique que politique, culturel et social.
Les dernières décennies ont par exemple vu l'émergence de formes d'expression inédites, telles que les GIFs, les emojis ou encore les deepfakes. Ces outils multimédias, comme les BD ou encore les graffitis antiques ou contemporains, repoussent les limites traditionnelles du langage en associant texte, image et même mouvement, suscitant des questionnements pluriels :
Comment ces nouvelles formes de langage redéfinissent-elles la grammaire et les conventions linguistiques ?
Quels en sont les impacts sur les pratiques sociales, diplomatiques et politiques, où la communication joue un rôle crucial ?
Quels nouveaux enjeux d'interprétation et de réception apparaissent dans des contextes transculturels ?
Les évolutions linguistiques et communicatives ont stimulé l'apparition de nouvelles branches d'étude. La pragmatique, par exemple, s'intéresse à l'usage contextuel du langage et au poids de l'implicite dans les échanges. D'autres disciplines, comme la sociolinguistique numérique, explorent l'impact des technologies sur les pratiques langagières. À cet égard :
Comment les outils modernes influencent-ils la façon dont le langage est analysé et théorisé ?
Quelles nouvelles dimensions épistémologiques sont ouvertes par ces approches ?
En outre, la suggestion, à travers des figures telles que l'euphémisme, l'insinuation ou le silence, constitue une forme puissante de communication indirecte, comme on peut le constater dans les productions littéraires de toutes les époques. En politique et en diplomatie, ces stratégies langagières servent souvent à détourner l'attention ou à faire passer des messages implicites, de telle sorte qu'il semble intéressant de se poser les questions suivantes :
Quels sont les mécanismes de suggestion et leur rôle dans la communication persuasive ?
Quel est le potentiel subversif de ces pratiques, notamment dans des contextes de censure ou de régimes autoritaires ?
Le langage peut en effet être manipulé à des fins diverses : langue de bois, discours vulgaire, insultes ou encore propagande. Ces pratiques questionnent les frontières éthiques et fonctionnelles du langage, ce qui peut nous conduire à nous demander :
Comment ces formes de détournement redéfinissent-elles les normes sociales et linguistiques ?
Quelles en sont les conséquences sur la perception de la vérité et de l'authenticité ?
Jusqu'où le langage peut-il être utilisé comme un outil d'aliénation ou de libération ?
Ce colloque articule les thématiques liées à l'image et au langage dans leur fonction politique et sociale. De l'usage des médias visuels dans les campagnes électorales à la réécriture des codes grammaticaux, par exemple dans les espaces numériques, il s'agit d'interroger comment le langage, dans ses multiples formes, à toutes les époques, devient un moyen d'action et de transformation.
L'objectif est de stimuler une réflexion interdisciplinaire, mobilisant entre autres, sans volonté d'exhaustivité, linguistes, littéraires, historiens, géographes, politologues, sociologues et professionnels des médias, afin de décrypter les mutations du langage et leurs conséquences. La perspective de cette manifestation scientifique est résolument diachronique et sollicite des interventions de spécialistes de l'Antiquité, du Moyen Âge, de l'Époque moderne et de l'Époque contemporaine. Les contributions pourront porter sur des analyses théoriques, des études de cas empiriques ou des perspectives prospectives.
Les communications pourront s'inscrire dans les axes d'étude suivants :
Axe A - Nouveaux langages, nouvelles formes de communication.
À l'ère d'internet, des réseaux sociaux et de l'instantané, l'on fait face à une mondialisation grandissante qui n'épargne pas le langage. L'anglais, par exemple, prend une place de plus en plus importante dans la pratique linguistique quotidienne, invitant parfois au mélange avec les autres langues (créoles, lingua franca, code switching, …) et à la création de mots nouveaux (néologismes, calques, …), un processus pourtant ancien que l'on retrouve déjà dans la littérature antique, comme chez Homère ou Aristophane, ou encore médiévale, comme dans les chroniques, et moderne, comme chez Shakespeare. De la même façon, contournant la barrière de la langue, de nouvelles formes de communication apparaissent et disparaissent : smileys, emojis, mèmes, autant de nouveaux modes de discours qui s'affranchissent parfois des mots eux-mêmes, ce qui n'est pas sans rappeler les mosaïques et graffitis antiques. Face à ce constat, l'on peut poser la question de la valeur de ces nouveaux langages : signalent-t-ils un appauvrissement de la langue, ou davantage un usage renouvelé, en constante évolution à travers inventivité et création, qui donne toute sa place au langage, même lorsque les mots disparaissent ? Dans cet axe, l'on interrogera les pistes suivantes :
Mondialisation du langage : l'hégémonie d'une langue en temps que lingua franca (grec
et/ou latin dans l'Antiquité et au Moyen Âge, français en son temps, anglais à notre époque) est-elle un facteur de disparition pour les autres langues ou bien de redéfinition, à travers une forme d'hybridité créative ? Ces questionnements s'inscrivent également dans un contexte éminemment politique et questionne la portée nationale et nationaliste du langage, en rejoignant les préoccupations du domaine de la politique linguistique.
Redéfinition des codes sociaux : le développement de nouvelles formes de langage pose
la question de l'emploi de ses usages, qui reflètent des rapports sociaux en évolution. Quels sont les impacts de cette redéfinition, dans les domaines sociaux, politiques, ou encore diplomatiques ?
Création de communautés restreintes : la redéfinition des codes sociaux a également
une portée discriminante à partir d'abréviations, de smileys, d'emojis, de mèmes mais également d'acronymes (qu'ils soient institutionnels, comme ONU ou NASA, ou discursifs, comme MDR ou WTF), créant des communautés restreintes, séparant les initiés des non-initiés, de même que la maîtrise du latin était un marqueur de statut pendant le Moyen Âge. Ces barrières générationnelles ou sociales sont-elles définitoires pour une même communauté linguistique ?
Nouveaux outils de communication : la réinvention des outils et des voies de communication donne lieu à une modification des rapports entre les individus, qui sont désormais en lien de façon plus rapide et plus efficace. Cette réinvention n'est en soi pas nouvelle, puisqu'elle existe déjà au moment de la République des lettres (à partir du XVe siècle) et se renouvelle ensuite à travers les nouvelles technologies, du télégraphe à la messagerie instantanée. Quel est l'impact de cette réinvention sur les rapports humains, mais également sur les échanges eux-mêmes ?
Axe B - Les nouvelles productions de langage et les outils de traitement
L'essor de l'intelligence artificielle et des technologies de synthèse, telles que les deepfakes, transforme radicalement les modalités de production et de diffusion du langage. Ces outils, capables de générer des textes, des discours ou des contenus audiovisuels crédibles, soulèvent des enjeux inédits au croisement de la linguistique, de l'éthique et des sciences sociales.
De tels outils coexistent avec d'autres plus traditionnels que sont les bases de données, qui ne sont plus une nouveauté, même si les dernières années ont vu l'émergence de nouvelles formes de corpus : les corpus diachroniques (Base de français médiéval, Penn Parsed Corpora of Historical English, …), qui requièrent la création d'outils de lemmatisation propres, les corpus parallèles (MaCoCu), les corpus spécialisés, les corpus oraux, les corpus issus de réseaux sociaux, … Les bases de données textuelles ont connu au cours des quinze dernières années un important développement en raison de la création de corpus empruntés à toutes les époques. Outre la diversification des types de corpus, la linguistique de corpus a également bénéficié des avancées informatiques en ayant accès à des corpus toujours plus vastes et toujours mieux annotés. Les bases de données en ligne sont nombreuses de nos jours, allant du grec archaïque, au français moderne, en passant par le latin médiéval. Ces corpus constituent en outre une source inégalée de données quantitatives qui peuvent nourrir les outils de traitement informatique du langage, et qui permettent d'apporter un regard quantitatif à des questionnements classiques. Le développement de ces nouveaux outils s'inscrit par ailleurs dans de nouvelles problématiques : les intelligences artificielles, dont le perfectionnement et la démocratisation s'accélèrent d'année en année, ôtent aux humains le monopole de la production du langage et tendent à s'intégrer aux interactions humaines, que ce soit par les IA conversationnelles, capables de prendre en considération et de recréer ou de pasticher des corpus propres à toute époque, ou par la part toujours plus importante de langages générés par IA dans notre environnement. Ces outils font émerger de nouveaux points de questionnement, allant de la capacité à identifier les langages générés par intelligence artificielle aux questions juridiques telles que le copyright, la propriété intellectuelle, le plagiat, voire l'auto-plagiat. Ces technologies sont ainsi une porte d'entrée vers des réflexions linguistiques, littéraires, sociologiques ou éthiques – entre autres – et invitent à une reconsidération pluridisciplinaire de notre rapport au langage, sans compter que le langage de l'image connaît lui-même des développements voisins.
Cet axe vise à encourager une réflexion critique et pluridisciplinaire sur les opportunités et les menaces provoquées par ces nouvelles productions de langage et leur traitement, tout en explorant leurs effets à long terme sur les sociétés, de l'Antiquité à nos jours.
Cet axe invite à examiner les implications de ces nouvelles formes de création langagière autour des questionnements suivantes :
Nouveaux outils:
- Dans quelle mesure la création de corpus et de bases de données a-t-elle permis un renouveau des interrogations classiques sur le langage de toutes les époques ?
-Comment les données quantitatives apportées par ces outils ont-elles infirmé ou confirmé des analyses antérieures des langues ?
Authenticité et confiance :
- Comment distinguer le contenu authentique de la production synthétique dans un monde saturé par des textes et des images artificiellement générés ?
- Quels nouveaux défis ces technologies posent-elles à la notion de vérité dans le discours public ?
- Créativité augmentée ou imitation automatisée : dans quelle mesure l'IA permet-elle d'élargir les horizons créatifs de l'humanité, et jusqu'où se limite-t-elle à imiter ou à reproduire des structures linguistiques et narratives préexistantes ?
- Conséquences politiques et sociales : quels sont les impacts des deepfakes et des textes générés par IA sur la manipulation de l'opinion publique, les stratégies de désinformation, ou encore les pratiques politiques et diplomatiques ?
Réinvention des codes linguistiques :
- Ces technologies redessinent-elles les règles du langage et de la grammaire, notamment dans les interactions homme-machine ?
- Quelle est la portée de ces changements sur l'évolution des pratiques langagières quotidiennes ?
Axe C – Nouveaux prismes d'analyse du langage
Les études s'intéressant aux insultes existent depuis plusieurs décennies. La future tenue, en septembre 2025, du colloque « What the fuck!? » à l'Université d'Artois, invitant à réfléchir sur les usages et mésusages du terme ordurier fuck, dans ses dimensions à la fois socio-linguistiques, morphologiques et pragmatiques, confirme l'intérêt universitaire porté aux « gros mots », dimension déjà largement étudiée en relation avec les pièces antiques d'Aristophane ou les farces médiévales. Dans le cadre du colloque que nous proposons, nous souhaitons lier langage injurieux et langage politique, en portant une attention particulière aux injures prononcées à demi-mot et aux insinuations, lors de débats ouverts ou de discours officiels, en littérature ou sur la scène plus ouvertement politique à l'instar du discours de la seconde investiture de Donald Trump. Les obscénités signalent la perméabilité des frontières de la morale et nous proposons d'en étudier les usages et représentations, en politique, pour choquer l'auditoire et dénoncer les adversaires. Dans la même veine politique, la langue de bois nous semble être un sous-axe d'analyse pertinent pour nous pencher sur les nouveaux prismes d'analyse du langage, grâce à la grande variété de phénomènes qu'elle prend en compte, notamment : la mauvaise foi, la démagogie, le « politiquement correct » ou encore la désinformation. Le langage grossier non verbal, polysémique, constitue également une piste de réflexion pertinente, avec par exemple l'usage du « doigt d'honneur » à des fins injurieuses, provocatrices, agressives ou encore drôles et sarcastiques. Usuellement associé à la rivalité franco-anglaise durant la Guerre de Cent Ans, le doigt d'honneur était en réalité pratiqué dès l'Antiquité. On en trouve un usage dans L'Assemblée des femmes d'Aristophane, où le majeur en l'air symbolise le phallus et le reste de la main, les fesses. Le théâtre comique, en Grèce ancienne, est ainsi un espace de subversion où des doigts d'honneur sont réalisés.
Par ailleurs, les « gros mots » et autres interactions n'intéressent pas seulement les spécialistes de pragmatique synchronique. Les dernières années ont vu le développement de nouvelles approches linguistiques (submorphologie, polysémie évolutive, …) qui fournissent de nouvelles clefs d'analyse du langage. Parmi elles, la pragmatique historique invite à interroger l'évolution de l'emploi du langage, soit en considérant un état de langue historique, tel que l'emploi des insultes dans le théâtre de Plaute, soit en proposant une étude diachronique d'un phénomène, par exemple l'évolution de la politesse dans la langue anglaise. Les difficultés posées par l'accès à un corpus très fragmentaire et exclusivement écrit, comme celui qui nous est parvenu de divers auteurs de Grèce archaïque ou de la Rome du IIIe siècle avant notre ère, incitent les chercheurs à développer de nouvelles méthodes pour combler cette lacune, en mêlant par exemple micropragmatique, analyse quantitative de corpus et étude du métadiscours sur les pratiques langagières. Autre domaine de recherche en plein essor, la linguistique informatique – ou « computationnelle » – a vu son domaine progressivement élargi au gré des avancées méthodologiques et technologiques : le développement des techniques de deep learning a notamment permis une rapide amélioration des performances du traitement informatique des langues, permettant de traiter toujours plus de données et toujours plus de critères. Les dernières années ont ainsi vu le développement de l'analyse informatisée de sentiments (ou opinion mining) ou de la détection assistée du sarcasme, éléments qui doivent pouvoir être étudiés dans les textes de toutes les époques.
On pourra par exemple interroger les pistes suivantes:
Les espaces du langage injurieux, verbal et non verbal, dans les arts et à toutes les époques.
Langage injurieux et langage politique : articulations, représentations, interrelations.
La langue de bois et le spectre des phénomènes qu'elle comprend.
Nouveaux prismes d'analyse : comment les nouvelles disciplines de l'analyse du langage permettent-elles de renouveler notre compréhension de langues et de textes, contemporains, modernes, médiévaux et antiques ?
Analyse informatisée: dans quelles mesures les avancées technologiques et techniques dans nos méthodes peuvent-elles être employées pour analyser le langage ? En quoi ces nouvelles méthodologies ont-elles renouvelé notre compréhension du fonctionnement du langage ?
Axe D – « On ne peut plus rien dire ». Langage discriminant, langage de résistance : quel(s) usage(s) pour les minorités?
Le quatrième et dernier axe proposé concerne la place des nouvelles formes de langage, dans une perspective à la fois sociale et politique, en tenant compte de l'évolution de la société en France et à l'international. Depuis quelques années, le débat public semble envahi par une ritournelle : il paraîtrait qu'« on ne peut plus rien dire ». Ce qui est présenté comme un constat par certains milieux est devenu récemment, en particulier depuis la pandémie de Covid-19, un objet d'étude fécond. Inévitablement associée au courant « woke », l'idée d'une liberté d'expression entravée, voire rendue impossible dès lors qu'il s'agit de minorités gagne espaces publics et privés. L'émergence du puissant mouvement #MeToo a encouragé la libération de la parole des victimes jusqu'alors invisibilisées et fait des réseaux sociaux des espaces de dénonciation ouverts, dont la portée réelle a toutefois été réévaluée. L'ouverture aux luttes féministes, dépassant les milieux militants traditionnels, a éveillé une prise conscience collective tout en indignant des milieux jugés plus conservateurs et la notion d'intersectionnalité, liée au féminisme noir, de s'inviter dans l'évolution du langage.
Les personnes atteintes de handicap sont également victimes d'un langage discriminant faisant du validisme une prétendue norme sociale. Le discours sur L'invalide, du métèque athénien Lysias, qui propose des représentations de l'invalidité, a par exemple été l'occasion de moqueries liées aux personnes handicapées. Enfin, pensons aux discriminations liées à l'âge, nommées génériquement âgisme, aux querelles entre anciens et modernes, jeunes et vieux, lesquelles sont un sujet d'humour à travers toute la littérature. D'un point de vue épistémologique, il convient de s'interroger sur la façon avec laquelle la prise de conscience des notions de genre et d'intersectionnalité fait évoluer les travaux de rec herche sur langue et langage, en France et à l'étranger. Nous souhaitons élargir notre compréhension des marges et des marginalisés, des minorités et des minorisés, dans une perspective diachronique.
Les communications pourront se pencher notamment sur :
Genre et langage: de quelle(s) façon(s) s'articulent-ils, dans leurs dimensions linguistique, historique et épistémologique?
Comment l'humour, en tant que langage, peut-il être à la fois dénonciateur, résistant et discriminant ? Pensons notamment à la dépréciation du féminin par l'humour dans le théâtre et la poésie antique, ainsi qu'à l'humour lié à l'étranger et aux minorités dans les épigrammes antiques ou la satire d'époque moderne.
Comment le langage peut-il se manifester en tant qu'outil de résistance (incluant les pratiques langagières minoritaires face aux langues dominantes) ?
Les formes de langage et d'écriture inclusifs (point médian, évitement du genre et des épithètes genrés) en français et dans d'autres langues. Par exemple, le recours au « e » ou au « x » en espagnol dans une dimension inclusive : « todxs » au lieu du masculin générique « todos ». Pensons également au langage inclusif qui lutte contre le capacitisme ou le validisme, lesquels discriminent les personnes atteintes de handicap.
Les positions institutionnelles, à l'instar du Sénat qui, en 2022, a adopté une proposition de loi « visant à protéger la langue française des dérives de l'écriture dite inclusive, nº122 ».
Comment se manifestent les limites et les possibilités du langage inclusif ?
Le langage du « politiquement correct » et ses représentations dans les milieux militants et politiques, de tous bords et à toutes les époques.
Conditions de candidature
· Rédiger une proposition de communication (300-400 mots).
· Rédiger une courte biobibliographie (200 mots max.).
· Les propositions de communications peuvent être rédigées en anglais ou en français.
Comité d'organisation et scientifique (membres du labo junior GRAPHÉ) :
Adrien Bresson, docteur en langue et littérature latines à l'Université Jean Monnet Saint-Étienne, au sein du laboratoire HiSoMA.
Blandine Demotz, doctorante en études anglophones à CY Cergy-Paris Université, au sein du laboratoire Héritages.
Benjamin Dufour, doctorant en linguistique historique à l'École normale supérieure, au sein du laboratoire AOrOc.
Zoé Stibbe, doctorante en études hispaniques à l'Université Paris III, au sein du laboratoire du CREC.
Envoyer les propositions de communication d'ici le 2 mai 2025 à l'adresse suivante : graphelabojunior@gmail.com
Les réponses sont prévues aux alentours du 15 mai 2025.
L'objectif est aussi, à l'issue de ce colloque, de rassembler les communications sous la forme d'articles pour la publication d'un ouvrage collectif.
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