
Les inquiétudes de la période romantique vivraient-elles encore en nous, sous la forme d’"institutions intérieures" ? Telle est l'hypothèse défendue par Lucien Derainne dans Monomanies romantiques. Essai sur nos institutions intérieures qui paraît dans la collection "Fictions pensantes" des éditions Hermann. L'essai vient montrer que les normes structurant notre subjectivité, comme l’idée de vocation ou de discipline intérieure, furent à l’origine pensées sur le modèle de la monomanie, à la fois folie et idéal de la vie moderne. Toutes avaient en commun de valoriser l’intensité de l’action plutôt que sa finalité. Mais ce qui était à l’époque une façon commode d’occulter la crise postrévolutionnaire des valeurs est devenu aujourd’hui un obstacle au débat démocratique. Lucien Derainne fait le pari que c'est en relisant à nouveaux frais la littérature du "mal du siècle ", de Stendhal à Sand en passant par Vigny et Dumas, qu’on s’affranchira enfin de ces institutions intérieures. Fabula donne à lire l'Avant-Propos… tout comme l'Introduction de l'ouvrage…
(Illustr. : La Folle monomane du jeu de Théodore Géricault, Musée du Louvre)