
Traduit et présenté par Jean-Yves Pranchère. Première publication en 1988.
Baumgarten a eu le bonheur d’inventer un mot qui fit fortune, le mot « esthétique ». C’est avant tout à cette heureuse invention que Baumgarten doit sa place dans les dictionnaires. Mais il semble dès lors étrange que l’on n’ait pas cherché à mieux connaître son oeuvre. Car ce n’est pas simplement un mot, mais bien une discipline philosophique que Baumgarten inventa. Son oeuvre propre fut l’invention de l’esthétique elle-même, c’est-à-dire d’une “science neuve”.
Baumgarten fut en effet le premier à percevoir une relation d’essence entre trois domaines auparavant tenus pour autonomes : l’art, le beau et la sensibilité du sujet humain. Mettre en évidence l’identité de ces trois objets philosophiques, telle fut l’affaire de la pensée de Baumgarten, sa motivation première et son intérêt constant.